Startups

L’un des pire pitch de startup que j’ai vu à la Télé et pourtant …

Comme le disait si bien Bram Stoker (ndlr. l’auteur de Dracula), « We learn from failures, not success » : en français, « Nous apprenons des échecs, pas des succès ». Nous sommes toutefois tentés d’ajouter « on peut gagner à échouer » !

 

Dans le huitième épisode de la 10e saison de « Shark Tank », une émission qui donne l’opportunité à des entrepreneurs et porteurs de projets de pitcher devant des investisseurs fortunés (« les Sharks »), nous avons pu assister à l’un des pires pitch de l’histoire du show télévisé, celui destiné à présenter Nootrobox. Cette startup californienne, basée à San Francisco, fabrique et commercialise des suppléments cognitifs ou des « aliments smart ». Pour expliquer les choses d’une manière imagée, les représentants de la startup se sont complètement ramassé en livrant l’une des pires performances de l’histoire de Shark Tank. Plus clairement, ils ont été incapable d’expliquer les réels bénéfices du produit développé par l’entreprise, et cerise sur le gâteau, ils ont demander la plus haute valorisation jamais demandée dans l’émission.

 

nootrobox picth shark tank

Les cofondateurs de la société, Geoff Woo et Michael Brandt, en essayant d’élever la valeur de leur startup à 40 millions de dollars (2 millions de dollars pour 5 % de ses actions), sont finalement repartis les mains vides. Pendant leur passage, les « Sharks » ont vivement critiqué le produit, la valorisation et le pitch, pour ne citer que quelques exemples :

Mark Cuban : «  (…)  Peu m’importe votre intelligence, peu m’importe votre parcours. Je pense que vous n’avez pas fait un bon travail et avez échoué à m’expliquer (…) »

Kevin O’Leary : « (…) Ça me fait peur 40 millions de dollars pour du sucre ! »

Cela n’a toutefois pas découragé les deux cofondateurs de Nootrobox, comme l’explique  Geoff Woo, PDG de la société :

« Nous savions aussi qu’avoir une plate-forme [l’émission  SharkTank] pour exposer l’Amérique à Nootrobox valait bien un contrecoup potentiel. »

Il semble que Geoff Woo avait raison, car depuis la diffusion de l’épisode en question, les affaires sont en plein essor pour la jeune pousse. L’entreprise a reçu six fois plus de commandes le week-end qui a suivi son apparition sur Shark Tank, en comparaison avec le week-end précédant l’émission.

Les données de Google Trends montrent, elles aussi, une augmentation des recherches sur le Web des termes  « Nootrobox », mais aussi « Go Cubes », le produit à effusion de caféine de la société, qui a également connu une hausse. Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’un « mauvais pitch » dans Shart Tank se transforme en succès retentissant suite à son passage. En voici quelques exemples pour les anglophones que vous êtes 😉

 

Y aurait-il une leçon à tirer de tout cela ? Shark Tank et son équivalent britannique « Dragon’s den » sont, à mon avis, sans conteste des formats intéressants pour tout entrepreneur ou startupeur qui cherche à lever des fonds. D’ailleurs, nous pouvons en tirer de nombreux enseignements / idées. Il faut cependant mettre un bémol et préciser que cela reste tout de même une émission de télé-réalité, et que dans la vraie vie cela ne se passe pas forcément de la même manière.

Pour ma part, je dirai qu’après avoir regardé 8 saisons de Shark Tank, cela m’a permis de me familiariser avec de nombreux concepts et termes liés à l’investissement, aux relations avec les investisseurs, et aussi de beaucoup rire 🙂

Par ailleurs, cela m’a conforté quant à l’importance du marketing et de son rôle clef dans un projet. Au final, je trouve tout de même assez incroyable qu’après un passage raté dans une émission de télévision, durant lequel tout le monde s’est accordé à dire que le produit est mauvais, inutile et potentiellement dangereux, la société arrive à commercialiser six fois plus de « cubes sucrés à la caféine » allez comprendre…

 

To Top