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Rencontre avec Ken Tsisandaina

Ken Tsisandaina
Photos : Red Samuraï

Ken Tsisandaina est directeur associé de Red Samuraï. À mi-chemin entre la communauté et l’entreprise, son équipe se concentre sur l’innovation technologique et les valeurs pour accompagner les entreprises dans leur progression.

 

Ken, tu as, avec ton équipe, importé un concept digital pour les entreprises de La Réunion. Peux-tu nous en parler ?

Effectivement, avec mes associés, il y a quelques mois, nous avons partagé cette envie de travailler dans un environnement dans lequel nous nous sentirions plus épanouis. Notre passé dans les sociétés de service et dans le milieu de startup nous convenait de moins en moins, car trop concurrentiels, trop individualistes et trop centrés sur le résultat. Nous avons passé plusieurs mois à tester différents modèles, en commençant par la création d’une agence digitale, en passant par la création d’un collectif de freelances mais au final, on a est arrivé à un résultat tout autre.

Nous avons voulu créer une entreprise et nous avons finalement réussi à créer un mode de vie. Un mode de vie digital, centré sur l’humain dans son environnement naturel : la collaboration et la transmission.

 

Que peut apporter Red Samuraï aux entreprises en difficulté ou en quête d’épanouissement ?

Au-delà de nos compétences digitales (marketing digital, développement, système d’information, etc.), ce qui intéresse le plus nos clients/partenaires, c’est avant tout notre mode de travail. Nous importons ce mode de travail dans les entreprises pour les accompagner à gagner en agilité et en efficacité, avec toujours les collaborateurs au centre.

On oublie les plans et stratégies décidés en mode « top-down » et on met la priorité sur des petites actions fédératrices, avec des objectifs simples et mesurables. On se met à l’action et on travaille en collaboration et en co-construction.

Nous avons, de cette manière, co-consrtuit avec nos clients/partenaires plusieurs actions concrètes lors de sessions de travail collaboratif :

– Gagner en visibilité et notoriété

– Répondre à un changement brutal

– Améliorer le parcours et l’expérience client

– Initier un process qui traîne depuis un an

– Acquérir de nouveaux clients.

 Ken Tsisandaina

 

Les sessions de travail collaboratif sont toujours limitées dans le temps (deux jours maximum) et ont lieu à un seul endroit. C’est indispensable pour qu’on partage au mieux les objectifs, les informations et notre enthousiasme sur le sujet. Chez Red Samuraï, on appelle ça le SPRINT.

 

Comment la technologie peut-elle améliorer la condition sociale et entrepreneuriale ?

Le principal intérêt que nous trouvons aux outils digitaux, c’est qu’ils permettent de tester une idée très vite et de mesurer son impact. Les idées qui ne créent pas de valeur sont jetées à la poubelle, on se focalise sur l’essentiel. On gagne énormément de temps de cette manière.

Par exemple, si vous vous amusez à mesurer l’impact réel de vos nombreuses réunions quotidiennes, vous allez vous rendre compte très vite, avec des outils très simples, que vous pouvez facilement supprimer plus de 80 % d’entre elles sans impacter votre activité. Vous imaginez le gain de temps ? C’est du temps que vous pourriez dépenser mieux ailleurs, avec votre famille ou juste pour vous faire plaisir.

 

Quelle est ton opinion sur la transformation numérique ? Peut-elle, à terme, toucher les entreprises de tous les secteurs d’activité ?

Avant d’être technologique, la transformation numérique est culturelle. Oubliez les plans et stratégies de transformation qui ne verront jamais le jour, car trop éloignés de la réalité. Concentrez-vous sur des actions très simples et fédératrices, mais commencez maintenant.

Si vous avez besoin d’améliorer le parcours et l’expérience de vos clients ? Oubliez le plan et passez à l’action. Fédérez une équipe de 5 à 8 personnes, organisez votre session de travail collaboratif et activez le mode co-construction. C’est le pilier de la culture digitale, on n’attend pas que ça vienne d’en haut, on agit.

 Ken Tsisandaina

 

Tu es parti d’un profil plutôt orienté technique, avec une spécialisation en développement web. Comment t’es-tu découvert ce filon pour l’entrepreneuriat ?

Je ne me considère pas comme un chef d’entreprise, mais bien comme un entrepreneur, c’est-à-dire, quelqu’un qui a l’envie d’entreprendre, qui n’attend pas que les choses changent mais qui change les choses, qui ne subit pas mais qui agit, plutôt dans l’action que dans la réaction. J’ai appris tout cela durant 34 ans et ça continue… Et je suis sûr que beaucoup de personnes sont capables d’en faire autant, il faut juste oser et commencer !

 

As-tu un conseil pour ceux qui hésitent encore à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale à La Réunion ? Y a-t-il des aides, un encadrement possible ?

À La Réunion, il y a effectivement des nombreux dispositifs pour accompagner le développement des entreprises. Les collectivités et l’État y accordent beaucoup d’importance mais il faut bien faire attention car ce ne sont que des outils. La base d’une expérience entrepreneuriale réussie reste la motivation et donc l’envie. Si vous vous lancez dans votre projet sans réelle envie, mais seulement parce que les outils sont faciles d’accès (subventions, accompagnement, etc.), vous allez alors enchaîner les difficultés. Il faut voir tous ces outils comme un plus et non comme un élément indispensable à votre projet.

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