Hier s’est tenue la conférence ICT/BPO Workshop 2015 organisée par le BOI (Board of Investment) au Hilton. Cet atelier de travail se voulait être une réflexion privée/publique sur les actions à mener sur le secteur des TIC dans le cadre du projet Smart Mauritius. Ce projet, annoncé par le ministre des TCI, Pravind Jugnauth, lors de sa conférence de presse du 19 mars dernier, est de placer le secteur des Technologies de l’information et de la communication (TIC) comme un important pilier de l’économie mauricienne.
Plusieurs tables de travail étaient organisées autour des sujets suivants :
- Legal, Regulatory Aspects, Compliance and Connectivity
- Consolidation of existing segments: ICT
- Consolidation of existing segments: BPO
- Human Resources and Capacity Building
- Identification of new Growth Areas
- Promotion and Marketing
- Innovation and Boosting Entrepreneurship
- Export of IT Services to Africa
- Strategic Orientation and Future of the ICT/BPO sector (some plausible scenarios)
Pour ceux que cela intéresse, en voici le programme et les propositions faites :
Plusieurs bonnes idées pour l’avenir du secteur des TIC à Maurice ont été fournies durant ce workshop. Il en ressort que les plus grandes difficultés que rencontrent l’ensemble des professionnels sont le prix de la connectivité et le manque de main d’oeuvre qualifiée.
Le coût exorbitant de l’internet à Maurice
Maurice a pris beaucoup de retard sur la connectivité. Le haut débit pour tous à un prix abordable et accessible à la population reste encore un rêve lointain. À l’île de la Réunion, l’internet haut débit à 50 Mbps se vend à Rs 1 000. À Madagascar, l’internet à 8 Mbps incluant la téléphonie est à Rs 1 400. À Maurice, seulement 15 % de la population a accès à l’internet de plus de 512 kbps.
D’après le dernier rapport de l’Union européenne commandité par la Commission de l’océan indien (mars 2015), l’île Maurice se place désormais parmi les derniers de tous les États africains, après le Liberia et la République du Congo, au classement de la bande passante internationale la plus élevée. Pour exemple, 1 Mbps international se vend à Maurice à 800 dollars, quand, chez nos voisins de La Réunion, il est à 50 dollars et à Madagascar, cette même bande passante est entre 80 et 100 dollars.
Le gouvernement est conscient de l’enjeu. Selon une récente étude de la Banque mondiale, une augmentation de 10 % du taux de pénétration du haut débit produirait 1,4 % d’augmentation de notre Produit intérieur brut (PIB).
De gros efforts à faire sur l’éducation et l’enseignement de l’informatique
Tout commence par l’éducation dans les TIC. Dans d’autres pays, les écoles sont connectées à internet depuis déjà quinze ans maintenant. Les jeunes commencent à apprendre la programmation informatique à partir de 7 ans. En Angleterre par exemple, les enfants de 5 ans commenceront bientôt l’introduction à la programmation.
A Maurice ce sont essentiellement les grandes firmes établies depuis plus de 25 ans localement qui orientent la formation et la demande sur le marché du travail. Elles développent principalement sous des systèmes propriétaires et vendent du support pour l’infrastructure. Maurice pourrait aujourd’hui se positionner et vendre d’autres services, mais il faudrait revoir complètement les diverses stratégies afin que les différents métiers puissent fonctionner en parallèle sans se cannibaliser. Un des objectifs étant de donner un choix « éclairé » aux jeunes qui pourront ainsi choisir l’informatique très tôt.
Le secteur souffre aussi d’une image plutôt mauvaise et on associe souvent les TIC aux centres d’appels à Maurice… Il faudra donc redorer le blason de l’industrie et mener une politique ferme pour atteindre les objectifs du projet Smart Mauritius.