Financement

Covid-19 à Madagascar

Covid-19-à-Madagascar

Même si le bilan sanitaire de la pandémie de Covid-19 est moins lourd en Afrique, comparé à ceux des autres continents, les impacts économiques sont graves, selon les analystes auprès de la Banque Mondiale. En effet, la récession économique est estimée à -3.3% pour l’année 2020 pour l’Afrique Subsaharienne, incluant Madagascar.

Une récession économique inévitable pour cette année

L’Afrique Subsaharienne, dont Madagascar fait partie, devrait subir une baisse de croissance économique de -3,3% pour cette année 2020. C’est ce qu’indique le rapport de la Banque Mondiale, présenté le 8 octobre dernier. L’institution a présenté le rapport de sa dernière analyse de l’économie régionale « Africa’s Pulse : Tracer la voie de la relance économique ». Il s’agit de la première récession économique de cette région, en 25 ans. Par ailleurs, la pandémie pourrait faire basculer 40 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté, effaçant au moins cinq années de progrès dans la lutte contre la pauvreté, selon toujours le rapport.

La voie de la relance économique s’annonce longue et difficile

« La voie de la relance économique s’annonce longue et difficile, mais elle peut être accélérée, solide et plus inclusive si les pays africains accordent la priorité aux réformes et aux investissements qui permettront de relever le défi de créer davantage d’emplois inclusifs et de meilleure qualité », a expliqué Albert Zeufack, économiste en chef à la Banque mondiale pour l’Afrique. En effet, avec plus d’un million de cas de Covid-19 déclarés à travers le continent, la pandémie n’apparaît pas encore comme maîtrisée en Afrique subsaharienne. Certains pays, comme l’île Maurice ou le Sénégal, ont su réagir à temps pour limiter la propagation des infections. Néanmoins, les mesures de confinement efficaces s’accompagnent de coûts très élevés pour l’économie, comme on a pu le constater de par le monde.

Une plus grande diversification économique

Le déclin de la croissance a été particulièrement marqué pour les pays exportateurs de métaux. Pour ces derniers, on s’attend à une contraction du PIB réel de 6 %. Cela reflète en partie la baisse importante de la production en Afrique du Sud. Par contre, du côté des pays exportateurs de pétrole, après une croissance de 1,5 % en 2019, le PIB réel devrait diminuer de plus de 4 points de pourcentage en 2020, du fait du recul de la croissance en Angola et au Nigéria, selon le rapport de la Banque Mondiale. En revanche, les pays dont l’économie ne dépend pas essentiellement des ressources naturelles, ne devraient afficher qu’un recul modéré de leur croissance en 2020. Si l’on s’attend à un ralentissement sensible dans ces pays – comme la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie ou le Kenya – la croissance devrait rester positive, du fait de la plus grande diversification de leurs économies.

115 millions de dollars de pertes de production pour la région subsaharienne

Cependant, les économies dépendantes du tourisme, ont connu une importante contraction de leur économie, le secteur des services étant fortement affecté par la chute drastique du tourisme international. Cette année, le ralentissement sensible de l’activité économique devrait coûter au moins 115 millions de dollars de pertes de production à la région. On s’attend à un recul de 6 % du produit intérieur brut par habitant, entraîné notamment par la baisse de la consommation intérieure et de l’investissement, découlant des mesures de confinement mises en place pour ralentir la propagation du coronavirus.

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