Ce n’est un secret pour personne, le Gouvernement mauricien met un point d’honneur à développer le secteur des TIC. De très nombreuses entreprises et startups se sont créées ses dernières années et ont boosté le marché de l’emploi à Maurice. Aujourd’hui, ce secteur attire de plus en plus de mauriciens. Mais à quel prix?
Petit point sur les secteurs du marché
Selon le rapport de Statistics Mauritius publié au début de mai 2015, les écarts salariaux entre les trois secteurs de l’emploi sont largement importants. Un employé du secteur primaire gagne aujourd’hui en moyenne Rs 9 400 par mois, tandis qu’un employé du secteur secondaire touche près de Rs 14 000. Si cette personne avait choisi le secteur tertiaire, elle gagnerait Rs 20 600 par mois. Ceci ne prend pas en compte les Chief Executives et hauts fonctionnaires qui sont bien mieux rémunérés ; ils perçoivent en moyenne Rs 34 200 par mois.
Et là, nous ne parlons que du secteur Tertiaire, pas uniquement des TIC. On remarque que le secteur des TIC ne représente que 5,5% du secteur Tertiaire. Selon les chiffres du Board of Investment, Maurice ne compte que 19 242 employés dans les TIC ce qui fait approximativement 3,5 % de la population active… et pourtant c’est ici que l’on trouve les salaires les plus élevés. Le salaire moyen dans le secteur des TIC est de Rs 32 000.
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Les TIC : Un secteur valorisé
Ce qu’il faut bien comprendre c’est qu’un salaire à Maurice n’est pas fixe. Il dépend bien évidement de l’employeur chez qui vous postuler… mais il est mouvant surtout en fonction de vos années d’études, si vous êtes allé à l’Université mauricienne, ou bien si vous avez fait des études supérieures à l’étranger (les études américaines, anglaises et françaises sont valorisées) et de vos années d’expériences.
Prenons des exemples concrets :
- un Développeur Junior peut espérer gagner Rs 18 200 par mois en salaire de base en débutant sa carrière. Le salaire de base moyen dans ce métier est de Rs 22 578 mensuellement ; il pourra même monter jusqu’à Rs 25000 après deux ans d’expériences. Certains Développeur Senior peuvent monter jusqu’à Rs 65 000.
- Dans le cas d’un chef de projet technique, celui-ci peut prétendre entre Rs 36 923 et Rs 48 631 en moyenne, après cinq ans expériences.
- Quant aux designers graphiques, ils peuvent prétendre à Rs 18 000 en début et finir leur carrière à Rs 39 000.
Il est à noter que bien souvent ces salaires de base ne prennent pas en compte les primes et commissions mensuelles ainsi que les différents avantages comme les plans d’assurances que peuvent donner une entreprise. Dans certains cas, un employé peut bénéficier jusqu’à Rs 5 000 à Rs 10 000 supplémentaires par mois.
Un salaire en hausse mais des difficultés à l’embauche
Depuis maintenant dix ans, les salaires dans le secteur des TIC sont en large progression. Ils ont d’ailleurs augmentés de plus de 20 % depuis 2008.
Il est fort à parier que cette augmentation soit liée au fait d’un manque de régulation sur le domaine salarial dans les TIC. En effet, à l’inverse de certain secteur comme le tourisme, il n’y a pas de Remuneration Order imposé pour les locaux. En effet, cette absence de salaire minimum oblige les entreprises à s’aligner sur l’offre et la demande, ce qui tire les salaires vers le haut en fonction des compétences et des expériences de la personne.
Si l’on rajoute à cela le manque de main d’œuvre qualifiée, c’est comme on dit « tout bénef » pour les employés, qui peuvent avoir des prétentions salariales élevées. Les entreprises ont de grandes difficultés à recruter du fait d’un manquement des compétences requises qui sont indispensables dans le secteur des TIC. Le gouvernement a tenté de réduire ces problèmes en baissant à Rs 31 000 le salaire minimum d’un travailleur étranger. Rappelons que pour obtenir l’Occupation Permit pour un travailleur étranger, l’employeur doit l’embaucher pour un salaire minimum de Rs 45 000. En baissant les TIC à Rs 31 000, le gouvernement espérait combler les manques à l’embauche dans ce secteur.
Au vu des tendances actuelles, il n’est pas à écarter que les salaires dans le secteur des TIC grimpent encore d’avantage durant les années à venir.
Des écarts hommes – femmes importants
Si les écarts entre le haut et le bas de l’échelle sociale est important, on note aussi et surtout des inégalités entre les hommes et les femmes et ce, quel que soit le secteur d’activité. Constat quasi universel à travers les pays, les femmes demeurent bien moins payées que leurs collègues masculins. Ce tableau est révélateur de cette différence incroyablement élevée à Maurice.