En proie à une économie en difficulté, ébranlée par la pandémie de covid-19, Madagascar négocie un accord de facilité élargie de crédit avec le FMI. L’objectif est de poursuivre les réformes entamées depuis plusieurs années, tout en accélérant les investissements sociaux.
Le gouvernement malgache vient d’obtenir un accord de principe avec les services du Fonds monétaire international (FMI) pour la mise en place d’une nouvelle aide financière pouvant atteindre 320 millions $. C’est ce qu’a annoncé l’institution dans un communiqué publié le vendredi 12 février 2021.
Selon le FMI, il s’agira d’un nouvel accord de facilité élargie de crédit (FEC) qui vise à accompagner les réformes économiques du gouvernement. L’objectif est de soutenir la reprise économique post-covid-19, d’augmenter et de soutenir une croissance inclusive et réduire la pauvreté, en s’appuyant sur les priorités du gouvernement telles que fixées dans le Plan Emergence Madagascar (PEM).
En 2020, le PIB malgache s’est contracté de plus de 4% en raison de l’interruption du tourisme et de la baisse des exportations, notamment dans les secteurs minier et textile, et de la faiblesse de la demande intérieure.
« Dans ce contexte, en plus de continuer à atténuer les conséquences sociales et économiques de la pandémie, le nouveau programme vise à reconstituer un espace budgétaire pour les dépenses et les investissements sociaux indispensables ; à faire progresser le programme de réformes structurelles, y compris le renforcement du cadre monétaire et de la surveillance financière ; et à améliorer la gouvernance », indique le Fonds. Et d’ajouter : « il est aussi attendu que l’appui financier du FMI contribue à stimuler les investissements du secteur privé et à catalyser le soutien financier des partenaires du développement ».
Pour rappel, le pays avait déjà obtenu un accord FEC du FMI en 2016, pour un montant de 304 millions $, renforcé en 2020 par une facilité de crédit rapide pour appuyer la riposte contre la covid-19. Si d’importants progrès ont été réalisés, le Fonds estime que de nouvelles réformes sont nécessaires pour réduire l’exposition du pays aux chocs climatiques, et aux risques budgétaires.
Pour ce faire, il appelle l’Etat à renforcer la stratégie de mobilisation des recettes intérieures qui ont fortement baissé l’année dernière, faisant passer le solde budgétaire du statut d’excédentaire en 2019, à celui de déficitaire en 2020 (-3%).
« L’amélioration de la gouvernance, avec une application efficace du cadre juridique anti-corruption, en s’assurant que des ressources humaines et financières appropriées soient allouées aux institutions en charge de la lutte contre la corruption, sera essentielle pour améliorer le climat des affaires et attirer les investissements privés », a-t-il également ajouté.
Notons que le nouvel accord doit être approuvé par le conseil d’administration du FMI, avant d’être définitivement validé.