Le festival Porlwi by Nature, qui a eu lieu du 29 novembre au 3 décembre 2017, nous a rappelé l’importance du respect de la Nature, même en ville, à travers de nombreux projets artistiques. Scintilla était l’un d’entre eux, nous faisant redécouvrir la Voie lactée à travers l’art et la technologie.
Chaque soir durant le festival, la foule se pressait pour pénétrer dans la Citadelle de Port-Louis,baignée dans une musique envoûtante et surtout illuminée par une multitude de Solar Jar. Les curieux n’ont pas tardé à découvrir une autre attraction, au fond de la citadelle, dans une pièce reculée.
Cette pièce abritait une balançoire entourée de fils de lumière qui descendaient du plafond. Là encore, une musique de fond accompagnait la découverte du lieu. En actionnant la balançoire,chaque rayon de lumière brillait de mille feux…Bienvenue à Scintilla !
« Plus nous interagissons avec le lieu, plus l’intensité lumineuse augmente. C’est une métaphore des interactions que nous pouvons avoir avec la Nature » m’expliquent Olfa Fdhila et Tolotra Samuel, tous deux membres actifs du projet et étudiants en électronique à l’African Leadership University (ALU).
C’est à travers leur récit que je comprends l’ampleur de ce projet et du travail effectué. Scintilla n’est pas une simple pièce illuminée par une installation en fibre optique. Scintilla mélange l’art et l’électronique pour recréer une nuit étoilée et ainsi sensibiliser le public à l’importance de la Nature et de nos interactions avec elle.
Faire vivre une vision artistique à travers une installation technologique
C’est d’abord la malchance qui met Scintilla sur la route des deux étudiants. Alors qu’ils s’apprêtent à faire un stage en Italie, des problèmes administratifs les contraignent à changer de plan et à rester à Maurice.
Leur malchance initiale se transforme vite en opportunité avec la rencontre de Shesley Crustna, artiste qui travaille déjà sur Scintilla. Il leur propose de le rejoindre sur toute la partie technique que ce projet artistique implique. Olfa et Tolotra se lancent alors dans un véritable projet de recherche, pour faire vivre la vision de l’artiste à travers une installation technologique et interactive pour le public. Ils choisissent la fibre optique pour représenter le ciel étoilé et des capteurs d’ultra-sons pour connecter les sources lumineuses aux mouvements des visiteurs.
« Pour nous ce projet a été un grand défi technique », m’expliquent Olfa et Tolotra.
Il a fallu de nombreux tests en laboratoire, de nombreuses erreurs et beaucoup de questionnements aux deux étudiants pour déterminer les matériaux appropriés afin de connecter l’intensité lumineuse aux interactions du public.
Essayer, se tromper, se questionner, prendre du recul… Rien de nouveau pour les deux étudiants d’ALU, université hors normes qui forme les leaders africains de demain à travers des pédagogies qui encouragent l’esprit d’entreprendre et la connaissance de soi. Entreprendre, c’est bien ce qu’Olfa et Tolotra ont fait en concrétisant une idée artistique de A à Z. Ensemble, ils ont relevé le défi d’utiliser la technologie pour rassembler les gens, les sensibiliser aux enjeux environnementaux et les faire interagir. Et devant l’engouement du public à la Citadelle, ils pourraient bien avoir envie de remettre ça dans peu de temps !