La NASA publie une offre de travail qui sort tout droit d’un film de science-fiction. Ainsi, l’« agent de protection planétaire » devra veiller à ce que la Terre ne soit pas contaminée par les matériaux ramenés de l’espace, mais aussi que les planètes et les lunes ne soient pas contaminées lors de nos explorations.
Non, ce n’est pas le scénario d’un film de science-fiction comme on pourrait le croire, mais une proposition de travail bien réelle aperçue sur le site web du gouvernement américain. Selon le site, ce poste inhabituel consiste à éviter les contaminants biologiques dans l’exploration spatiale humaine et robotique. La description du poste implique des déplacements fréquents et comprend un salaire annuel entre 124 406 et 187 000 dollars par an. Le niveau d’autorisation de sécurité du poste a été classifié comme étant « secret ».
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— NASA People (@NASApeople) August 2, 2017
La NASA remet la planète Terre entre vos mains !
Il ne faut pas se méprendre, la menace évoquée par la NASA, contre laquelle devra lutter l’officier de protection planétaire, n’est pas du tout une éventuelle invasion de forces extraterrestres de type « Mars Attacks » ou « Independance Day ». La menace à laquelle pense l’agence spatiale américaine est nettement moins visible puisque sous forme virale et bactérienne. Donc, ne vous attendez pas forcément à beaucoup d’action intergalactique.
L’offre est néanmoins intéressante. La NASA promet un travail à temps plein avec bien évidemment un CV particulièrement spécifique. Pour ce travail peu commun, il vous faudra être de nationalité américaine. Le candidat retenu doit être titulaire d’un diplôme en sciences physiques, en génie ou en mathématiques. Il ou elle devra également avoir une connaissance de la protection planétaire ainsi que des compétences diplomatiques. Cette personne veillera en conséquence à ce qu’aucune vie microscopique venant de la Terre ne contamine pas d’autres planètes et vice versa.
L’agent de protection planétaire surveillera « toutes les missions de vol spatial qui peuvent intentionnellement ou involontairement transporter des organismes terrestres et des composants organiques aux planètes ou autres corps du système solaire, et toute mission utilisant un vaisseau spatial, qui est destiné à retourner sur Terre et sa biosphère avec des échantillons de mission d’exploration extraterrestres », dit l’annonce. De quoi nous rappeler le scénario du tout récent film de science-fiction « Life – Origine inconnue »… synopsis : une équipe de scientifiques postée à bord de la Station spatiale internationale découvre une forme de vie en évolution rapide. Elle serait à l’origine de l’extinction de la vie sur Mars. Quelle n’est pas la surprise de l’équipage lorsque la jolie petite créature se transforme en une menace, et pire, pour toute la vie sur Terre !
https://www.youtube.com/watch?v=DvYXwe_3pf0
Dans la réalité, seulement deux personnes au monde occupent un tel poste à temps plein. L’une travaille pour l’agence spatiale européenne et la seconde pour la NASA. En 2014, Catherine Conley, actuelle responsable de la protection planétaire, a déclaré à Scientific American que l’une de ses inquiétudes était que les humains qui voyageront sur Mars pourraient contaminer la planète s’ils meurent là-bas. Elle explique qu’il était important de ne pas polluer d’autres planètes et de ne pas répéter les erreurs commises par les humains sur Terre. « Si vous vouliez forer un aquifère sur Mars, il serait impératif pour les futurs colons de garder le forage propre parce que des organismes peuvent se développer dans l’aquifère et changer les conditions afin qu’il ne soit plus utilisable. » Souligne-t-elle.
Traité international de l’espace extra-atmosphérique
Le traité de l’espace (the International Outer Space Treaty) signé en 1967 impose à tous les pays signataires d’éviter à tout prix que des bactéries ou virus provenant d’autres planètes ou d’objets célestes, par exemple la Lune, puissent contaminer notre Terre. Les agences spatiales ont également conclu que l’exploration dans l’espace doit impérativement empêcher les bactéries ou virus terriens de se propager sur d’autres planètes ou satellites.
Une telle menace ne doit pas être prise à la légère puisque de telles contaminations pourraient effectivement avoir de très lourdes conséquences ici ou ailleurs. Il suffit de se rappeler qu’en allant sur le continent américain, les premiers Européens ont aussi importé des maladies contre lesquelles les natifs n’avaient aucune résistance, générant ainsi un véritable génocide biologique. Certaines tribus d’Amazonie ont aussi entièrement disparu à cause de contaminations virales amenées par des explorateurs.