Financement

Prospérin M. Tsialonina souhaite financer 100 startups à Madagascar

Nous avons rencontré Prospérin M. Tsialonina,  spécialiste de l’entrepreneuriat créateur de 100startups.co, plateforme créée pour que les entrepreneurs malgaches puissent développer leur entreprise. L’objectif de ce projet ambitieux : donner un fond de départ de 2000€ à 100 startups grâce à 20 000 dons de 10€. Les idées des entrepreneurs présélectionnés seront financées à hauteur de 2.000€ afin d’approfondir les études, développer l’idée ou de mettre en place des prototypes. Les projets retenus bénéficieront de Formations, d’Assistances techniques et de Mentorat. Ces programmes seront dispensés en partenariat avec plusieurs acteurs et seront déployés sur une mériode de 3 mois. L’objectif est de maximiser la chance de réussite de chaque projet.

 

 

Prospérin a suivi des études de finance avant de travailler pour une société d’audit comptable dans laquelle il a l’occasion d’appuyer des projets communautaires avec de petits financements. L’impact de ces petits projets le pousse à s’intéresser un peu plus à l’entrepreneuriat.

Peux tu nous parler brièvement de 100startups ? quel élément déclencheur t’a motivé à développer ce projet ?

J’observe depuis 2006 l’environnement des affaires dans mon pays et ai côtoyé plusieurs acteurs de l’entrepreneuriat. Il y a un gap flagrant entre les diverses offres de financement et les idées non encore matures.

« À Madagascar, personne ne s’intéresse aux projets non encore développés car il y a encore trop d’aléas. »

 

 

Dans les pays développés, ce sont les incubateurs, généralement financés par des fonds publics, des universités ou des collectivités qui s’y intéressent. » Hélas, malgré l’euphorie de plus en plus grandissante autour de l’entrepreneuriat, nous n’avons pas ce genre de structures, surtout ceux qui offrent les fonds d’amorçage pour les études, les développements d’idées, ou les prototypes. C’est là que je me suis souvent posé la question « comment faire ? ». Mais à force d’observer le fonctionnement et les résultats des financements participatifs, j’ai consulté des amis, familles et simples passants pour savoir s’ils seraient intéressés à financer des idées de projets. Sans effectuer des statistiques poussées, j’ai senti que cela était jouable. Des amis malagasy ont même avancé la somme symbolique de 10€ ou 10$ selon le pays.

 

 

Je pense que personne ne s’attendait à ce type de projet. Je reçois des dizaines de questions et feed-backs par jour. Moi-même, je suis en phase de constitution d’équipe et de développement du projet. Ces questions, remarques et conseils nous orientent beaucoup vers son développement. Je tiens à rappeler que ce projet n’a pas pour vocation commerciale. C’est plus sociale et solidaire.

Ton objectif est de faire de Madagascar « un pays de Startups », quel serait l’intérêt pour le pays ?

100startups est un projet qui répond juste à un gap, mais qui peut révéler l’innovation de demain. Toutefois, avec les autres programmes et projets, il contribue au développement de l’entrepreneuriat ainsi que l’emploi. Madagascar est un pays pauvre avec une population jeune. Il faut casser ce paradoxe et donner à ces jeunes des outils pour changer cela.

Qui est l’équipe qui se cache derrière 100startups ?

Ce sont mesdames et messieurs x ou y. L’appel à collaboration a été lancé sur les réseaux sociaux et le site web. J’ai eu pas mal de réponses intéressantes et ce sont ces gens qui composent l’équipe. C’est assez enrichissant car on vient tous de milieux différents.

Par quel processus vas-tu passer pour sélectionner les startups qui pourront bénéficier de ton programme ?

Cela va être notre programme, pas le mien. L’idée est de collaborer avec des professionnels comme les investisseurs, les universités, les acteurs, etc. Nous n’allons pas attendre à ce que la totalité des fonds soient disponibles. On va plutôt procéder par vague.

 

 

Pourra-t-on choisir la startup dans laquelle on voudra investir ?

Ceci rejoint le point en haut. Les investisseurs sont par exemple seulement intéressés par des projets assez développés. Leur implication dans la sélection et une partie de l’accompagnement est une bonne chose afin d’évaluer dès cette étape la faisabilité des projets et d’identifier ceux qui sont susceptibles d’aboutir et être appuyés.

As-tu prévu d’assurer un suivi, coaching ou incubation des startups ?

C’est bien nécessaire pour augmenter la chance de réussite de chaque idée de projet. Nous avons pensé à une formule incluant la formation, l’assistance technique et le mentoring, sur une période de 3 mois.

Comment as-tu prévu de recruter les futurs investisseurs ? Quel est l’avantage qu’ils pourraient tirer à participer à cette plateforme collaborative ?

Pour les fonds d’amorçage, il s’agit de collecte de donations. Les montants demandés sont relativement faibles et nous le faisons dans un esprit de solidarité. Bien évidemment des rapports clairs et transparents sur l’utilisation de ces fonds vont devoir être présentés.

As-tu un message à faire aux jeunes (ou moins jeunes) entrepreneurs qui voudraient se lancer à Madagascar ?

Mon seul conseil est qu’il n’y a pas de moment idéal pour développer son idée et lancer son entreprise. S’il vous semble qu’il vous manque certaines choses, associez-vous avec quelqu’un qui les a. Ensuite, ce sera comme le vélo, plus vous le pratiquez meilleur vous serez. N’hésitez pas à prendre conseils et à discuter de vos idées à chaque fois que l’occasion se présente.

« N’ayez pas peur qu’on vous pique les idées car s’elles sont faciles à copier, cela veut tout simplement dire qu’elles ne sont pas assez bonnes. »

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