Qui est Doris Sullivan ?
Je suis mariée, mère de deux filles dont l’une est déjà professionnelle et la deuxième poursuit sa quatrième année d’études à Paris. Passionnée par mon métier que j’exerce depuis 18 ans, voilà aujourd’hui 6 ans que j’ai créé une entreprise dans le domaine de la rétro conception.
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?
Créée en 2010, Blue World Technology (BWT) est une jeune entreprise de sous-traitance de conception mécanique et industrielle située à Phoenix. Nous sommes une équipe dynamique, spécialisée dans la conception mécanique en 2D et 3D, et avons la capacité d’étudier les pièces numériques en 3 dimensions avant sa fabrication. Nous apportons notre expérience, notre réactivité et notre savoir-faire en gestion de projet pour accompagner nos clients tout au long de leur projet.
Si aujourd’hui nous arrivons à fidéliser nos clients, c’est parce que nous leur apportons de la réactivité, de la souplesse, une prestation de qualité. Nous pouvons dire que BWT apporte une offre unique en termes de rapport qualité/prix.
Vous avez travaillé dans l’ombre, pour vous citer, pendant pas mal de temps. Quelles sont vos ambitions ?
Aujourd’hui nous voulons nous faire connaître et toucher le marché régional et local. Nous voulons agrandir notre portefeuille clients, être une référence pour les entreprises régionales dans le domaine de la 3D.
Par ailleurs, en étant plus présents sur le territoire local, nous voulons montrer aux jeunes un autre milieu peu connu aujourd’hui mais qui est très évolutif. Nous voulons attirer de nouveaux clients locaux et régionaux mais également attirer les jeunes vers le métier de la rétro conception.
Vous collaborez principalement avec la France et le Canada. Pensez-vous pouvoir faire profiter de votre savoir-faire et celui de votre équipe à la région océan Indien ?
Réussir à atteindre la région océan Indien est le principal objectif que s’est fixé l’entreprise. En effet, il existe des secteurs d’activité régionaux et locaux avec qui nous souhaitons collaborer et avec qui nous pensons pouvoir développer de nombreux projets. Après la présentation du partenariat avec RCD Except le 11 novembre 2016 au Hennessy Park Hotel, des participants ont démontré une certaine curiosité et ont manifesté un intérêt pour notre métier. Nous avons eu quelques propositions pour l’avenir et nous pensons avoir toutes les capacités nécessaires dans le milieu pour répondre à toute demande quelle qu’elle soit.
Après tout, nous avons su répondre aux exigences de nos clients internationaux, pourquoi pas le marché régional !
En tant que femme, a-t-il été difficile de vous lancer dans l’aventure entrepreneuriale ?
L’aventure BWT a été un risque car il fallait être sûrs que nous trouverions un portefeuille client et qu’ils nous fassent confiance. Il fallait convaincre des clients qui se situaient à des milliers de kilomètres de chez nous et prendre en considération le décalage horaire. Mais sans risque il n’y a pas de réussite. De plus il y a quelques années de cela, le métier de la rétro conception attirait beaucoup plus les hommes que les femmes. Il a fallu que je fasse mes preuves, mais heureusement que cela change avec les années. Le fait d’être une femme ne pose aucun problème dans mon métier, ni dans la direction de l’entreprise.
Si vous avez des associés, comment sont réparties vos tâches ?
Pascal Lebon qui a fait ses débuts avec moi est aujourd’hui le directeur technique de l’entreprise. C’est lui qui encadre toute l’équipe sur le plan technique.
Nous nous sommes récemment associés avec RCD Except, une entreprise internationale. Ils assurent régulièrement la formation des membres de notre équipe afin de les faire monter en compétence et de développer notre savoir-faire. Quant à moi je gère la partie commerciale et administrative de l’entreprise.
Quel est votre plus grand challenge au quotidien en tant qu’entrepreneure ?
Le plus grand challenge de toute entreprise est faire croître son chiffre d’affaires et son portefeuille de clients. Nous ne dérogeons pas à la règle. Cependant, je veille aussi à la bonne santé de l’entreprise en développant une relation de proximité avec les membres de mon équipe. Je m’assure régulièrement que l’équipe se porte bien, est satisfaite, épanouie dans son travail et dans ce qu’elle entreprend.
Quelle est votre opinion sur l’entrepreneuriat à l’île Maurice ?
Les formalités administratives à Maurice ne sont pas complexes pour créer une entreprise par rapport à d’autres pays. Le Mauricien, pour moi, est visionnaire et prêt à créer sa propre entreprise. Néanmoins j’estime que les petits entrepreneurs ne sont pas suffisamment informés sur les facilités ou autres aides qu’ils pourraient percevoir. Je pense qu’il y a encore un petit bout de chemin à faire avant que tout entrepreneur se sente encadré.
Avez-vous un message à faire passer aux aspirants entrepreneurs, jeunes et moins jeunes ?
Je voudrais dire aux aspirants entrepreneurs qu’il faut croire en leur projet, envers et contre tous. Il faut qu’ils aient confiance en leurs ambitions et en eux. Tout est possible si on s’en donne les moyens. Pour moi, la passion pour ce qu’on veut créer est indispensable pour mener à bien le projet.