Reconnu comme l’un des 100 meilleurs influenceurs de LATTICE80 en 2019 dans l’agenda des objectifs de développement durable des Nations Unies pour avoir été le premier à utiliser la technologie blockchain pour aider les petits exploitants agricoles en Afrique subsaharienne, Hirander Misra partage son point de vue sur la manière dont les solutions blockchain tiennent la promesse de transformer le paysage de l’inclusion financière dans les économies en développement.
L’utilisation de la technologie blockchain pour le bien social
Ce thème récurrent promet de transformer le paysage de l’inclusion financière en Afrique. En effet, les agriculteurs cherchent à exploiter les avantages de la technologie blockchain en Afrique subsaharienne. 700 millions d’Africains sont des agriculteurs. Pourtant, l’Afrique est un importateur net de produits alimentaires, avec une facture annuelle de 35 milliards de dollars et une estimation de 110 milliards de dollars à l’horizon 2025. Sur ce vaste continent de plus de 30 millions de km2, une mauvaise gestion des ressources foncières, associée à des pratiques bancaires inefficaces, entrave la croissance économique et laisse la plupart des agriculteurs marginalisés.
Retrouver une indépendance financière en éliminant les intermédiaires
À cause d’un manque d’accès aux services financiers, les prêts, les lignes de crédit et les comptes épargne demeurent inaccessibles pour un grand nombre d’Africains. La technologie blockchain vise à redonner un certain niveau d’indépendance financière aux individus, en éliminant les intermédiaires. Ainsi, l’utilisation de nouvelles technologies telles que la blockchain via des initiatives telles que FinComEco devrait permettre aux petits exploitants non bancarisés d’Afrique subsaharienne de nourrir leurs familles. De plus, ils profiteront d’une sécurité des transactions, en éliminant la corruption, en réduisant les coûts d’emprunt et en garantissant une entrée d’argent dès la vente des produits.
Un écosystème basé sur des tokens
La tokenisation pourrait également fournir un afflux massif de capitaux pour aider les agriculteurs non bancarisés d’Afrique. Un écosystème basé sur des tokens permettrait aux agriculteurs de consacrer les bénéfices tirés de la vente de leurs excédents de culture à l’ensemble de l’économie. L’intention est de recruter des vendeurs et des fournisseurs de services locaux, ainsi que des institutions médicales et éducatives, pour échanger ces tokens. À mesure que les revenus augmentent, de même que l’accès au capital, cela peut faciliter le processus de souscription de prêts aux entreprises, d’achat de voitures et de logements, contribuant ainsi à améliorer le niveau de vie.
La blockchain englobe des communautés marginalisées financièrement
Les services bancaires et financiers sont un privilège pour beaucoup de pays en développement. Selon la Banque mondiale, à la date d’avril 2017, 1,7 milliard d’adultes dans le monde n’avaient toujours pas de compte bancaire, mais les deux tiers d’entre eux possèdent un téléphone mobile qui pourrait les aider à accéder aux services financiers. Le rapport révèle que la technologie numérique pourrait tirer parti des transactions en espèces existantes pour intégrer des personnes dans le système financier.
Par exemple, le fait de verser directement les salaires dans les comptes ainsi que les pensions pourrait offrir des services financiers formels à 100 millions d’adultes supplémentaires dans le monde, dont 95 millions dans les économies en développement.
Créer un accès universel aux services financiers
Compte tenu de ce qui précède, le principal défi des institutions financières consiste à remédier aux contraintes liées à une connectivité médiocre, à des antécédents de crédit inexistants et à la diversité des profils de clients, ainsi qu’au développement de leurs activités dans des secteurs non bancarisés. Pour aider le secteur bancaire à relever ces défis pressants, les Nations Unies, avec la Banque mondiale, se sont engagées à créer un accès universel aux services financiers à l’horizon 2020. Il couvrira 25 pays et ciblera 75% des exclus financiers.
L’argent mobile compte
Selon un récent rapport de la Banque mondiale sur l’utilisation des services financiers, 69% des adultes ont désormais un compte dans une banque ou chez un fournisseur d’argent mobile. Cela représente pour 3,8 milliards de personnes une étape cruciale pour sortir de la pauvreté. En effet, le mobile a été révolutionnaire en créant un nouveau paradigme pour la diffusion des services financiers dans les zones non bancarisées. Bien que la technologie soit perçue comme le principal facteur favorisant l’inclusion financière, ce sont la collaboration et les alliances entre FinTech et les institutions financières traditionnelles qui définiront son avenir. À l’heure actuelle, s’il est clair que l’inclusion financière est en hausse dans le monde, accélérée par les téléphones mobiles et Internet, les gains ont été inégaux d’un pays à l’autre.
Au-delà de la technologie blockchain
À l’avenir, la technologie blockchain et l’intelligence artificielle sont de plus en plus susceptibles de se compléter alors que certaines des contraintes technologiques sont éliminées. Tandis que l’Internet des objets (IdO) nous prépare à une révolution de la connectivité, l’avènement de la blockchain décentralisée et de l’intelligence artificielle centralisée pourrait avoir un impact social positif considérable sur l’inclusion financière dans les économies émergentes. De même, un nombre important de sociétés FinTech ont adopté le crowdfunding comme modèle d’inclusion financière.
Rassembler toutes les parties prenantes et créer une proposition gagnant-gagnant pour chacune d’elles ouvrira la voie à la création d’une société financièrement ouverte. Globalement, de nouvelles structures à la pointe de la technologie émergent rapidement pour bousculer le statu quo au bon moment.