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IT business : jusqu’où va aller le gouvernement ?

developement de Maurice

Depuis maintenant quinze ans, l’Ile Maurice est en plein bouleversement économique. Le pays a vu sa croissance quasi doubler à tel point qu’aujourd’hui, Maurice fait partie d’une minorité de pays du monde qui se sont sortis de la pauvreté en moins de trente ans.

Nous avons vu une forte volonté de faire progresser le pays dans de nombreux domaines d’activités. Plus de trois gouvernements de différents bords politiques se sont succéder lors de cette période, et malgré leur opposition, ils se sont tous alignés sur cette même idée de développer massivement le secteur des TIC, les Technologies de l’Information et de la Communication.

 

Des infrastructures ambitieuses

L’ambition principale du gouvernement est de faire de Maurice une « cyber-island ».

Cette volonté avait été amorcée par la création d’un technopôle informatique, premier du genre : la Cyber Cité. Depuis 2001, la « Silicon Valley mauricienne » n’a cessé de s’accroitre passant d’une unique tour à tout un quartier d’affaire en l’espace de dix ans.

Situé à Ebène, non loin de Port-Louis la capitale, la Cyber Cité est une zone 24/7.

Fonctionnant 24h sur 24 et 7 jours sur 7, ce système apporte une forte valeur ajoutée, que le gouvernement veut démocratiser.

Le nouveau gouvernement fraichement élu en décembre 2014 veut aller encore plus loin en programmant la création de nouvelles Cyber Cités. Les lieux restent pour le moment gardés secrets mais il pourrait s’agir de quatre nouveaux quartiers d’affaires technologiques en préparation pour le nord, l’est et l’ouest de l’île.

Aujourd’hui, le secteur des TIC et des BPO (qui correspond aux centres d’appels) est le troisième plus important du pays, derrière les exportations et le tourisme, il représente plus de 7% du PIB Mauricien et a généré plus de 20.5 milliards Rs au cours de l’année 2013.

A terme, l’objectif du gouvernement est que les TIC deviennent le pilier de l’économie mauricienne, et que l’Ile Maurice se transforme en référence mondiale dans le domaine informatique.

 

Installation wi-fi : des disparités dans le pays

Mettre en place des infrastructures est important, cependant ce n’est probablement pas suffisant pour obtenir la « cyber-island » que s’imagine le gouvernement.

En effet, on constate un manque d’efficacité dans l’instauration d’un réseau wi-fi qui ne couvre pas la totalité du pays.

Le projet Wi-Fi Mauritius lancé en 2011 avait pour objectif de booster l’installation du Wi-Fi dans le pays et de faire bénéficier à tous les mauriciens d’un Internet gratuit.

Des plans pour améliorer Internet avec la 4G et la fibre optique ont été effectués notamment par la Mauritius Telecom. Néanmoins, il y a de grosses disparités sur les zones concernées par ce réseau qui couvre principalement Ebène et Plaine Wilhems, quartiers très développés en matière d’entreprises.

A ce jour près de la moitié du pays est couvert mais certaines zones comme dans le sud restent délaissées. A titre de comparaison, la France « pays du wifi » possède plus de 13 millions de bornes publiques et gratuites, et son réseau couvre près de 90% du pays.

 

Amélioration des formations : une implication tardive

Le secteur connait aussi quelques obstacles en ce qui concerne la main d’œuvre. Il ne dispose notamment pas d’un volume suffisant de personnes correctement formées.

Les formations proposées entre autres par l’Université de Maurice, ne sont pas à la hauteur de ce qui se fait en Europe ou aux Etats-Unis. Parmi les mesures voulant contrer ces difficultés, l’administration a facilité l’entrée des travailleurs internationaux, en abaissant le seuil minime de salaire mensuel à 31 000 Rs contre 45 000 Rs pour tous les autres secteurs professionnels.

De plus, le gouvernement encourage les jeunes à s’intéresser à ce secteur en offrant notamment des tablettes tactiles dans les classes et en fournissant des accès internet dans les écoles primaires et collèges.

Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes choisissent des cours dans le domaine informatique après leurs études secondaires.

L’Université de Maurice et le National Computer Board s’impliquent également dans cette optique ; tous deux proposent d’intégrer des stages en entreprises et lancer des contrats en alternance (le Training and Work Placement Scheme et le Work-Based Learning for University Students) pour augmenter la pratique et améliorer l’expérience des étudiants. Cependant, l’initiative des stages ne sera applicable qu’à partir de 2017.

 

Un leader sur les TIC en Afrique

Maurice a réalisé des avancées majeures dans le domaine informatique, reconnaissant que ce secteur est non seulement un important producteur de richesse, mais aussi un générateur d’emplois.

En 2013, l’île est d’ailleurs devenue le leader africain sur le marché des TIC. Des efforts sont effectués pour contrer les problèmes de connexions dans le pays et d’amélioration de la formation des personnels techniques. Ce constat tend à montrer qu’à terme, l’Ile Maurice ne sera plus uniquement connu comme petit paradis touristique mais également comme une référence du secteur des TIC dans le monde.

 

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