C’est un jour historique pour les adeptes de cryptomonnaies. Avec the Merge, « la Fusion », Ethereum, la seconde blockchain du marché, réalise enfin sa transition vers la preuve d’enjeu. On vous explique ce que cela devrait changer.
« Et nous avons finalisé ! » ce jeudi, Vitalik Buterin, co-fondateur de la blockchain Ethereum s’est félicité sur Twitter d’une mutation technique considérable que venait d’opérer sa plate-forme. « Tous ceux qui ont contribué à réussir the Merge peuvent se sentir très fiers aujourd’hui », a-t-il ajouté.
And we finalized!
— vitalik.eth (@VitalikButerin) September 15, 2022
Happy merge all. This is a big moment for the Ethereum ecosystem. Everyone who helped make the merge happen should feel very proud today.
The Merge était une mise à jour de la blockchain attendue depuis des mois, et elle s’est enfin terminée ce jeudi 15 septembre, ouvrant ainsi une nouvelle ère pour le marché des cryptomonnaies.
Une consommation énergétique réduite
Avant la mise à jour, les transactions envoyées sur le réseau Ethereum étaient vérifiées et ajoutées à sa blockchain via un système PoW (Proof of Work). Le procédé impliquait des mineurs de crypto-monnaie qui consacraient une quantité importante de temps et d’énergie à la vérifier chaque transactions.
Désormais, afin valider des transactions sur Ethereum, les participants du réseau – les validateurs et non plus les mineurs – ne devront plus faire tourner des machines énergivores, mais staker des ethers, soit les verrouiller dans des comptes dédiés. C’est ce qu’on appelle le Proof of Stake (PoS)
La différence est gigantesque. Ethereum devrait désormais consommer environ 99,9 % d’énergie en moins. C’est comme si la Finlande avait soudainement coupé son réseau électrique.
Risque de centralisation ?
Les plus gros détenteurs d’ethers pourront devenir des validateurs à part entière. Les plus petits portefeuilles (moins de 32ETH),confieront leurs ethers à un validateur qui stakera les tokens à leur place.
Et naturellement, les grandes crypto-bourses centralisées comme Coinbase proposent des services de staking. Aujourd’hui, c’est près de la moitié des ethers stakés qui le sont par une poignée d’acteurs, à savoir : Coinbase, Binance, Kraken et Lido.
Ainsi, selon les partisants de la blockchain, ces gros exchanges centralisés, soumis aux réglementations, pourraient menacer la décentralisation d’Ethereum.
Une sécurité accrue
Les développeurs d’Ethereum affirment que la mise à niveau rendra le réseau – qui abrite un écosystème de 60 milliards de dollars d’échanges de crypto-monnaie, de sociétés de prêt, de marchés de jetons non fongibles (NFT) et d’autres applications – plus sécurisé et évolutif.
« Avec le Proof-of-stake, nous aurons environ 20 milliards de dollars de sécurité économique – et c’est un chiffre dont je m’attends à ce qu’il augmente considérablement,” a expliqué le populaire développeur ETH Justin Drake lors d’un récent entretien sur le Time.
Le développeur explique également que les gardiens du réseau pourraient désormais identifier les attaquants potentiels pour les éjecter du système. « Plus que ça, on peut les pénaliser, y compris en détruisant toute leur mise« , ajoute-il.
Le passage au PoS est un chantier immense qui avait été mené depuis 2014 par les développeurs d’Ethereum. Et outre son modèle innovant pour limiter la pollution engendrée par ses activités, un argument souvent avancé pour critiquer la sphère crypto, Ethereum va enfin pouvoir changer de dimension, et aura de grandes chances de se positionner en tant que pierre angulaire du Web3, la prochaine mutation majeure du Web.
