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Gros plan sur Carrefour des entrepreneurs Madagascar

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Image: The Africa Policy Journal

L’écosystème entrepreneurial commence à prendre son envol sur la grande île, des associations se forment avec l’objectif d’aider les jeunes tandis que des projets se concrétisent tous les jours. Même si beaucoup reste à faire, nous ne pouvons omettre qu’un long chemin a été parcouru. ICT.io vous invite aujourd’hui à la découverte de « Carrefour des entrepreneurs Madagascar », plateforme qui a pour but de promouvoir l’entrepreneuriat auprès des jeunes Malgaches.

 

Pour commencer, pouvez-vous nous présenter votre association ?

Carrefour des entrepreneurs Madagascar ( C.E.M) est une plateforme qui a pour but de promouvoir l’entrepreneuriat auprès des jeunes de l’île. Elle a été lancée en 2014 par Rovaniaina Ramarojaona avec le salon « TIC ENTREPRENEURSHIP » destiné à stimuler la croissance économique locale après la crise politique de 2009. Nous collaborons avec les jeunes entreprises pour mettre en avant leurs produits ou services. Nous offrons des formations et organisons des évènements de réseautages.

 

Qu’est ce qui a motivé la création cette association ?

La crise politique de 2009 a ravagé l’économie malgache. Avec le retour à l’ordre constitutionnel en 2013, nous avons pris l’initiative d’inciter les jeunes à investir et à monter leurs propres entreprises vu que l’investissement étranger tardait à venir. Les PME et PMI créées étaient la solution pour absorber le chômage et soutenir le tissu économique local. Le développement croissant des infrastructures en informatiques et en télécommunication nous a incités à lancer « TIC Entrepreneurship ». Les ressources et les besoins en matière de TIC à Madagascar offraient une opportunité de développement pour les affaires.

 

Quels sont les problèmes auxquels vous vous adressez ?

L’intégration des nouvelles technologies soulève encore un doute au sein de la population et même au niveau des PME et PMI malgaches. Ce doute restreint la valorisation de la compétence, la création d’emploi, l’investissement sur les matériels de production, l’accès au financement et la régularisation et la règlementation de ce domaine.

Avec TIC Entrepreneurship, notre plateforme se veut rassembleuse de tous les acteurs de la société. Le Ministère des Postes, des Télécommunications et des Nouvelles Technologies s’est joint à nous justement pour associer l’administration avec le secteur privé comme nos partenaires BFV-SG, Microsoft Océan Indien et Pacifique et FIARO Venture Capital.

 

Quels sont les objectifs du Carrefour des entrepreneurs malgaches ?

L’objectif principal du C.E.M. est l’amélioration du climat des affaires à Madagascar. Nous sommes focalisés sur la confiance : la confiance dans la formation qui vise à identifier les centres de formation de qualité et à les recommander. Le deuxième : la confiance dans le professionnalisme c’est à dire appuyer les entreprises malgaches à étendre leur marché via le référencement de leurs produits ou services. Le dernier : la confiance sur le financement pour faciliter l’accès au financement.

 

Quels sont les projets en construction du Carrefour des entrepreneurs malgaches ?

Ayant reçu beaucoup de demandes d’information depuis notre création, nous travaillons sur un guide des investissements à Madagascar. Ce recueil d’information permettra aux intéressés de trouver des réponses et des contacts qui les aideront dans leur prise de décisions et leur établissement.

 

Être entrepreneur n’est pas chose facile: quelles sont les difficultés qu’encourent les entrepreneurs à Madagascar ?

Les obstacles majeurs qu’affrontent les entrepreneurs malgaches au quotidien sont : l’accès à l’énergie fiable, les règlementations et l’accès au financement. Le problème des coupures d’électricités quotidiennes influe sur le processus de production et la qualité de service des entreprises. Depuis 2009, nous avons constaté la fermeture d’une centaine d’entreprises et la régression de la position de Madagascar dans le domaine de prestation de service à l’international.

Les lois et règlementations malgaches restent floues surtout dans le secteur du TIC. Ces règlementations ferment nos portes tant sur le marché local qu’international.

Le secteur du TIC demeure un secteur à risque du point de vue des investisseurs. Malgré les efforts de certaines banques et de capital-risque à s’ouvrir aux entreprises, l’accès reste restreint. Les conditions politiques et économiques pour trouver des investisseurs ne favorisent pas les entrepreneurs. Malgré cette situation, les microcrédits sont une alternative pour les jeunes entrepreneurs désireux de lancer leur projet.

 

Pourriez-vous nous parler des projets d’entrepreneurs que vous avez accompagnés jusqu’à présent ?

Nous nous associons avec des entreprises de divers secteurs qui ont un point commun : l’innovation. Nous avons eu l’opportunité d’être partenaires d’ITRAS, une entreprise spécialisée dans les services informatiques comme la gestion informatique de file d’attente et de conférence par SMS. Citons également Ariary.Net, pionnier dans le domaine de la Fintech. Cette entreprise a créé un plug-in permettant le paiement en ligne avec les « Mobile banking » malgaches. Dans le domaine de la création d’applications, nous avons TMS-Consulting spécialisé dans le développement de logiciel pour entreprise.

 

Pour conclure, comment envisagez-vous la suite pour la Carrefour des entrepreneurs malgaches ?

Pour la suite, Carrefour des Entrepreneurs Madagascar veut s’ouvrir sur l’Afrique qui est en plein essor. Nos entreprises doivent découvrir le potentiel et les opportunités que ce continent peut leur apporter. Pour 2016, en mai dernier plus précisément, nous avons fait un premier pas en Afrique du Sud. Nous comptons rejoindre Dar Es-Salaam et la Tanzanie en 2017 pour nouer des liens avec leurs entreprises et faire un partage d’expériences et d’opportunités.

 

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