L’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et la France ont choisi de réduire l’activité économique du pays en imposant la fermeture de certaines entreprises et le confinement de leurs citoyens. Idem pour l’île Maurice depuis quelques jours, où un lock down, ou confinement total, a été imposé. Cette décision inquiète les entrepreneurs, surtout ceux dont l’activité ne peut se poursuivre en ligne. Perte d’argent et incertitude, les entreprises peuvent-elles tirer des enseignements de la Chine ?
Gestion des situations de crise : la Chine comme modèle
Les entreprises font actuellement face à trois enjeux de taille : le capital, la garantie des prêts et la chaîne d’approvisionnement. En effet, annoncée de manière subite, la fermeture des entreprises a mis bon nombre de chefs d’entreprise dans une situation complexe. Il faut désormais trouver un moyen d’assurer leur production pour survivre. La Chine a démontré à plusieurs reprises ses capacités à gérer les crises, qu’elles soient d’origine naturelle, financière ou naturelle. Startups, PME ou grandes entreprises pourraient y gagner à s’inspirer de l’Empire du Milieu.
Irons-nous vers une relocalisation des supply chain ?
Le CoVid-19 a démontré, à l’île Maurice comme ailleurs dans le monde, la dépendance des entreprises envers des pays comme la Chine. En effet, contrairement à la crise de 2008, le CoVid-19 a forcé les entreprises, salariés, entrepreneurs et citoyens à revoir et adapter leurs comportements de façon drastique. Il devient donc impératif de diversifier les supply chains pour limiter l’impact à l’avenir, surtout si une nouvelle crise survient. L’objectif serait d’avoir une stratégie multi-régionale ou multi-locale de positionnement des chaines d’approvisionnement. Rester chez soi pour travailler, limiter les déplacements et les voyages au profit de la visioconférence pourraient avoir un impact profond sur certains secteurs.
Motiver les employés en situation de crise
Avec le lock down, faire circuler l’information est un enjeu primordial au cœur des entreprises. Ainsi, on peut observer qu’en Chine la communication reste quasi quotidienne et se fait en cascade. Pour assurer la motivation des collaborateurs, les entreprises chinoises font appel aux réseaux sociaux et à la gamification. L’élément de confiance est également un vecteur indispensable. La clé est de démontrer à ses employés que l’entreprise est solide en étant capable de répondre à toutes les questions des collaborateurs.
Créativité et formations pour s’adapter
Accroître leurs compétences à travers des formations et mettre à profit l’usage de l’intelligence artificielle sont d’autres moyens d’assurer la pérennité de son entreprise. Ainsi, pour en revenir à la Chine, certaines entreprises qui possédaient 40% de leurs canaux de vente en magasin se sont repositionnées sur la vente en ligne. S’adapter pour survivre. On peut notamment citer la crise de 2008 qui au final à profité à des entreprises comme Alibaba. Jack Ma, avait lancé une vague de digitalisation de son entreprise et renforcé sa stratégie e-commerce. Les entreprises auraient beaucoup à y gagner en se tournant vers l’Intelligence Artificielle.
Quid des usines ?
Bien entendu, toutes les entreprises ne pourront utiliser le même procédé. Les usines chinoises ont continué à tourner malgré la crise sanitaire. Pour cela, les dirigeants ont dû repenser toute la chaîne de production. Par exemple, il était essentiel de mettre des barrières sanitaires d’un ou deux mètres entre les ouvriers. D’autres mesures ont été mises en place, telles que l’utilisation de signaux de circulation pour déplacer les produits à l’intérieur des entrepôts. Ensuite, les sites sont désinfectés régulièrement. Des créneaux horaires plus larges ont été mis en place dans les usines. Même la disposition des places pour déjeuner a été revue pour placer les gens en W, afin de ne pas se retrouver face à face.
Les start-ups et PME seront sans doute plus touchées par les crispations et les tensions économique. Elles disposent en effet d’une trésorerie et de ressources humaines moins conséquentes. Toutefois, avec un peu de créativité, d’imagination et un bon niveau de communication, certaines entreprises pourraient sortir plus fortes de cette crise.