Aujourd’hui encore, le journalisme participatif est un concept encore méconnu sur la Grande Île. Il s’agit en effet d’utiliser les outils de communication fournis par internet comme un moyen d’information et d’expression. Nous sommes allés à la rencontre de Mad’Maso, le pionnier du genre à Madagascar. Zoom sur cet échange.
Qu’est-ce que Mad’Maso et qui a créé ce concept ?
Mad’Maso est un concept de journalisme participatif, voulant donner du contenu autre que les informations locales fournies par les médias traditionnels, souvent peu fiables sur les vraies questions de société. Une agence a ainsi imaginé Mad’Maso.
Au départ, l’idée est venue d’un constat : la population malgache est de plus en plus connectée, il existe plus d’un million de comptes Facebook, la jeunesse est de plus en plus présente et ne va pas forcément lire la presse ou regarder la télévision. Il nous a paru intéressant de développer une Application Facebook et d’orienter notre concept sur la société. Mad’Maso, pourrait être traduit par : l’oeil de Madagascar, mais aussi l’oeil fou.
Quel est l’objectif de Mad’Maso ?
L’objectif est de proposer un programme TV fait par les internautes, et uniquement avec leurs images, leurs commentaires, leurs photos. Présentée en petits formats TV de 5 minutes pour les biquotidiennes, et en une compilation de 12 à 15 minutes pour l’Hebdo, cette émission reprend les éléments de réponse des participants, et réalise en quelque sorte une enquête auprès de la population.
Cette enquête est effectuée uniquement sur les participants, elle ne se targue pas d’être une donnée statistique. Nous ne sommes pas une société de sondage. Et les réponses n’engagent que ceux qui les ont postées.
Quelles sont les étapes/obstacles que vous avez dû franchir lors de la création de Mad’Maso ?
Nous avons dû faire comprendre aux diffuseurs nationaux l’intérêt de faire parler les gens sur les sujets de sociétés et de les laisser faire eux-mêmes le programme, en quelque sorte.
Mais comment ? La question peut paraître étonnante, mais elle se pose. Des chaînes comme la TVM ont tout de suite été séduites, ainsi qu’une autre plus régionale : la RTA. Mad’Maso a ainsi pu être diffusé.
Dès lors, il a fallu lancer l’application Facebook afin de récupérer, trier et comptabiliser tous les éléments que nous recevrons. Quelques semaines de codes, de réflexions et, en amont quand même, de conception graphique. Il faut en effet passer à l’illustration d’une communauté nouvelle, un espace d’expression neuf, avec nos petits yeux verticaux qui se propagent sur l’ensemble du pays.
Mad’Maso a-t-il été bien accueilli par le public ?
Nous pensons qu’il a été bien accueilli. Cela ne fait que 7 semaines que nous proposons une thématique par semaine sur Facebook, avec une question phare et des sous-questions. Aujourd’hui, nous recevons environ 400 à 1000 commentaires selon le thème, et ce, chaque semaine. Nous avons aussi environ 100 à 150 vidéos sur la thématique en question. Malgré un manque de moyens techniques, d’argent, de data, etc. Vous avouerez qu’il y a cette envie pour certains de communiquer.
Quels sont vos projets pour Mad’Maso dans le futur ?
Nos projetsā¦ ? Eh bien, faire perdurer cette nouvelle émission. Faire en sorte que les internautes ou du moins notre communauté Mad’Maso de 23 000 abonnés à ce jour passe à 100 000 ou 200 000 voire plus. Nous aimerions que notre communauté suive l’ensemble des émissions et qu’elle se reconnaisse dans le concept avec à la clé plus de partages sur notre page. Enfin, on souhaite que Mad’Maso devienne l’unique référence de journalisme participatif à Madagascar.