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Portrait d’un développeur web

développeur

Depuis son retour à l’île Maurice en 2010, Yann n’a pas chômé. Après quelques passages çà et là dans le milieu de l’informatique, il a choisi de se consacrer au développement web. Il contribue au succès de l’entreprise Sugarsplashes au côté de sa bien aimée.

Yann, tu indiques que tu es « Major Code Monkey ». Peux-tu décoder ce titre pour nos lecteurs ?

« Major Code Monkey », c’est pour rigoler. Je ne me suis jamais attaché aux intitulés car ils ne reflètent pas toujours ce qu’on fait. Comme nous avons fondé notre propre boîte avec ma femme, je me suis amusé avec.

Plus sérieusement, je suis développeur web, je fais de la programmation back-end et front-end, et de la configuration et gestion de serveurs. J’hésite à dire « full stack developer », terme popularisé il y a quelque temps, qui est devenu sujet à controverse.

Mon job est donc de créer des produits pour le web : cela peut aller d’une simple page vitrine à une application web. Je peux porter plusieurs casquettes pour le même projet, du cahier des charges du client à la conception et modélisation, en passant par le développement des API (Application Programming Interface) en back-end, la création des pages avec l’intégration du design, ou encore m’occuper de la mise en place du système et/ou des serveurs.

 

Quelle est l’importance de ton métier dans l’univers de l’informatique et du web ?

En tant que full stack developer, je suis impliqué de la conception à la finalisation du produit. Je fais en sorte de résoudre le problème ou le besoin initial du client, en mettant en place des outils et/ou en développant des sites et des applications, et m’assure ensuite du bon fonctionnement du tout ce qui a été réalisé.

Généralement, les full stack developers sont appelés à être des chefs de projet technique, car ils connaissent de bout en bout les étapes d’un projet web, peuvent anticiper les problèmes, et faciliter la communication entre les différentes équipes.

 

 

Tu programmes en PHP et en Javascript. Quels sont les outils que tu maîtrises et que tu dois utiliser au quotidien ?

Au quotidien, quelques-uns de mes outils sont :

  • PhpStorm, un IDE (Integrated Development Environment), soit un éditeur de texte avec des fonctionnalités avancées pour le développement
  • Laravel et AngularJs, des frameworks logiciels
  • Composer, NPM, Bower: des gestionnaires de dépendance logicielle
  • Grunt ou Gulp: des task runners
  • Git, un VCS (Version Control System)
  • Vagrant, un outil pour créer des environnements de développement mobiles
  • Chef, un outil pour gérer la configuration et le déploiement de serveurs
  • Slack, pour la communication en interne
  • Hubot, c’est un bot assez polyvalent que l’on utilise pour faire des déploiements. Il rend les chatrooms moins monotones !
  • Firefox / Chrome / Chrome Canary / Google Ultron

 

Quelles études as-tu fait pour parvenir à ce poste ? Et quel a été ton parcours avant d’arriver chez Sugarsplashes ?

J’ai fait des études universitaires à La Réunion, décrochant une double licence (bac+3) en informatique en 2007 et master (bac+5) en informatique en 2009. Alors que j’étais encore étudiant en quatrième année, j’ai décroché un poste de développeur pour un projet d’e-learning, BabelWeb porté par un département de l’université. J’ai poursuivi mes études en parallèle, avec ce poste faisant office de « stage en entreprise » pour mon dernier semestre en cinquième année.

De retour à Maurice en 2010, j’ai travaillé dans plusieurs entreprises en tant que IT Manager, le grand sauveteur lorsqu’il y avait des pannes de réseaux, de serveurs et autres applications et en tant que développeur. J’ai aussi eu quelques déconvenues, mais j’ai fini par trouver ma voie. Ma femme, Katty, et moi avons fondé Sugarsplashes. Elle fait du multimédia, je développe. Je continue à créer des applications web et des sites, pour des clients à l’étranger principalement.

 

Qu’est-ce qui t’a motivé à devenir développeur ?

J’ai toujours été passionné par l’informatique en général, en fait je suis tombé dedans petit. Mon premier ordinateur était un Commodore 64, sur lequel j’avais appris la programmation en BASIC (Beginner’s All-purpose Symbolic Instruction Code).Puis au collège, avec mon premier PC, je bidouillais sur Flash et faisais des animations, puis des petits sites.

En partant étudier à l’étranger, je savais juste que je voulais être dans le milieu de l’informatique, et cela englobe tellement de métiers différents, que je ne savais pasvraiment où j’allais atterrir. A un moment je voulais être développeur Java, un profil très répandu dans les entreprises.Mais au gré des rencontres, je me suis retrouvé dans l’univers du web.Aujourd’hui je fais mon métier par passion et parce que j’aime concevoir des choses, et autant qu’elles soient utiles et résolvent des problèmes !

 

Aujourd’hui, quels avantages et inconvénients trouves-tu à ton métier ?

Les plus :

  • Quand on est développeur, les problèmes que nous rencontrons ont souvent déjà été rencontrés par d’autres avant, même s’il y a quelques exceptions.
  • Globalement, les développeurs sont solidaires et répondent toujours présents lorsqu’il faut aider à résoudre un bug, par exemple

Les points négatifs :

  • Il faut être polyvalent, tout en sachant où s’arrête son expertise et laisser la main à un spécialiste. Par exemple, pour le SEO, je laisse la main à des sociétés spécialisées.
  • Être au four et au moulin peut être usant. Il faut vraiment être passionné, et même là, quand il y a des pannes serveurs ou autres, il faut être fort mentalement, et penser au maître qui vous a entraîné à combattre les yeux fermés (rire).

 

Peux-tu nous décrire le candidat idéal au poste de développeur web aguerri ?

 

 

Le candidat idéal est capable d’assimiler de nouvelles compétences sans arrêt. Prêt à mettre les mains dans le cambouis, et ce à chaque niveau: serveur, back-end applicatif ou côté client. Pouvoir interpréter les demandes d’un client, ses règles de gestion. Le développeur web est aussi doué pour décortiquer les problèmes, les neutraliser ou les contourner, trouver des solutions simples. Enfin, il peut visualiser un système dans son ensemble.

 

Comme dans beaucoup de métiers du web, la veille numérique est particulièrement importante. Est-ce le cas pour toi ?

Pas qu’un peu ! Il y a tous les jours du nouveau, il faut s’accrocher pour ne pas se retrouver à la traîne. Je suis tout le temps en auto-formation, pour apprendre de nouvelles techniques, de nouveaux concepts, et tester de nouveaux outils.

 

L’univers de l’informatique et du web tend à occuper une place de plus en plus importante pour les entreprises et les particuliers, quelle que soit leur activité. En ce sens, penses-tu que le métier de développeur est un métier d’avenir ?

Sans aucun doute! Tous les domaines peuvent être aidés par des outils informatiques sous une forme ou un autre: application web ou mobile, sur le terrain ou au bureau, pour desgestionnaires, pour aider à la planification, extraire des statistiques pour mieux prendre des décisions… Et c’est le travail du développeur de créer ces outils et applications.

Il y a quelque temps, j’avais remarqué que plusieurs sociétés, qui ne sont pas des sociétés de service informatique, se constituaient des équipes de développement en interne. Je ne peux qu’imaginer qu’ils se développaient leurs propres outils informatiques. D’autres sociétés préfèrent déléguer ces prestations en externe, ou encore acheter des outils du marché. Dans tous les cas, les entrepreneurs réalisent ce que peuvent leur apporter les outils, et les développeurs ont de beaux jours devant eux.

 

Y a-t-il beaucoup d’opportunités d’emploi dans ton domaine ? A l’inverse, y a-t-il beaucoup de développeurs qui éprouvent des difficultés à trouver un job qui correspond à leurs qualifications ?

Oui, il y a beaucoup de demandes pour des développeurs, ayant des compétences full stack ou autre (front-end, mobile…). Il suffit de jeter un œil à CareerHub pour le voir ! Il y a plusieurs sociétés étrangères qui ont ouvert des antennes localement ces dernières années, et celles qui se construisent des équipes de développement en interne recherchent souvent des profils full stack, capables de porter des projets et/ou encadrer des équipes techniquement.

Des développeurs qui ne trouvent pas de travail, j’ai l’impression que c’est plus rare. Je vois passer beaucoup de CV (dont certains sont récurrents depuis 2010 !) où je constate que les compétences de la personne ne sont pas adaptées aux méthodes et aux outils de développement moderne, demeurant souvent assez « scolaire » (cela se comprend pour un frais moulu de l’université, pas pour quelqu’un avec 2-3 ans de métier… ou alors ils ont du mal à rédiger des CV).Tout ça pour dire qu’il est plus probable que ce soit les qualifications d’une personne qui ne sont pas en adéquation avec le marché. Ce n’est pas une fatalité, il suffit de savoir chercher.

Les « surqualifiés », le seul problème qu’ils pourraient rencontrer, c’est d’avoir l’embarras du choix ! Alors, lancez-vous !

 

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