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Portrait d’un ingénieur en électronique

Cette semaine, nous avons interviewé Devashish Bhageerutty, un jeune ingénieur en électronique. Ce passionné d’électronique revient sur son parcours et nous explique en quoi consiste son métier.

 

 

Devashish, tu es ingénieur en électronique, en quoi consiste ton travail ?

Je travaille chez Absolute Zero ApS, une entreprise danoise, dans le secteur des caméras 360 degrés. C’est une jeune entreprise très ambitieuse qui souhaite créer une caméra 360 degrés à toute épreuve, et qui soit vraiment à un prix abordable, permettant à tous les enthousiastes de la 360 de produire des contenus de haute qualité.

 

 

Je suis en charge du développement de la structure interne de l’appareil, de l’électronique au software de différents niveaux. Mon travail consiste, entre autres, à faire des schémas électroniques, à concevoir des cartes de circuits imprimés, à écrire des programmes pour les drivers et APIs sur différents OS, à sélectionner et à collaborer avec d’autres entreprises sur des projets externalisés.

 

Quelle a été ta formation pour exercer ce métier ?

J’ai commencé ma formation d’ingénieur avec le cours de Mechatronics Engineering à l’Université de Maurice. Après avoir travaillé pendant une année, je suis parti en Angleterre pour me spécialiser dans les systèmes embarqués (Embedded Systems). Je me suis fait embaucher durant mes études, pour un déménagement au Danemark quelques jours après avoir terminé ma spécialisation. J’avoue que ce manque d’expérience est souvent dur à gérer, mais je compense en étant proactif, et en ayant confiance en moi, et en tout ce que j’ai appris jusqu’à présent.

 

 

Tu t’apprêtes à aller travailler au Danemark, lieu de ton dernier stage. Mais, existe-t-il des opportunités pour les ingénieurs électroniques dans la région de l’océan Indien ?

Bien sûr ! L’océan Indien est vaste et nous pensons tout de suite aux innombrables opportunités que les grosses économies comme L’Australie, Singapore, l’Inde et l’Afrique du Sud peuvent offrir. Cependant, il faut garder en tête que le terme « ingénieur en électronique » est tout aussi vaste. Les ingénieurs en électronique peuvent se retrouver dans de nombreuses filières comme la télécommunication, la robotique, les usines de production, l’acoustique, les instruments médicaux, etc, la liste est longue. Même si à Maurice, nous sommes un peu limités, avec des rémunérations paraissant peu encourageantes, les opportunités sont là. La question que l’on doit de poser porte sur ce que l’on recherche vraiment pour sa carrière.

 

Souhaites-tu revenir travailler à Maurice après ton expérience à l’international ?

Très probablement. Le but de mon expérience à l’international, est d’étancher ma soif de découverte, au niveau du travail et des nouvelles technologies, mais aussi dans la culture, la langue, la gastronomie et les nouvelles rencontres. C’est un peu difficile de rencontrer un jeune de 21 ans qui emploie déjà 14 personnes dans sa startup à l’île Maurice et ce genre de rencontre vous donne vraiment à réfléchir ! Je souhaiterais quand même retourner dans mon île natale, après quelques années pour essayer d’apporter ma contribution au pays.

 

Penses-tu que ton métier soit un métier d’avenir dans la région avec l’avènement du digital ?

Oui, surtout avec le boom de l’IoT ces dernières années, cela me semble prometteur. Nous vivons dans un monde de plus en plus connecté, et les projets de diverses envergures se succèdent assez rapidement. De petits gadgets à la création des Smart Cities, nous sommes tout le temps en train d’innover pour améliorer la qualité de vie. Même si la logistique pose parfois des soucis, il faut aussi noter qu’avec la globalisation, il devient plus concevable de créer une startup à Maurice dans l’électronique, et je pense que c’est un facteur très important pour le progrès.

 

 

Quels conseils donnerais-tu aux étudiants ingénieurs locaux qui souhaitent se spécialiser dans l’électronique ?

La communication est essentielle. Je crois que ce conseil ne s’applique pas uniquement aux ingénieurs en électronique, mais aussi à tous les ingénieurs en général. Les ingénieurs se retrouvent quasiment tout le temps à travailler avec des personnes de départements différents (c’est un travail d’équipe !) et parfois de nationalités différentes, je travaille moi-même avec une équipe cosmopolite.

Et souvent, la chose la plus compliquée à faire ne concerne pas la résolution d’un problème technique, mais d’arriver à faire parvenir ses idées ou à expliquer un problème technique à des personnes qui n’ont pas forcément le même jargon. Ce n’est pas juste avec la parole, mais aussi avec l’écrit. Les rapports et les e-mails ne s’arrêtent jamais. Alors, ne prenez pas votre module de communication à la légère !

 

L’électronique est constamment en évolution. Si l’on compare la filière d’ingénierie en électronique aux autres filières de l’ingénierie, on se rend vite compte que certes, nous apprenons les bases durant notre cursus universitaire, mais nous devons toujours rester au contact de l’avancement des nouvelles technologies. Aujourd’hui, il est facile d’acheter des systèmes relativement puissants, bon marché, de la taille d’une carte de crédit (Raspberry Pi, Arduino). Je recommande fortement aux étudiants d’investir un peu de leur argent de poche et de leur temps libre pour essayer de faire des projets intéressants. Ainsi, ils apprendront à mettre en pratique et maîtriser leurs connaissances théoriques. La théorie ne suffit pas à faire de vous un bon ingénieur !

 

 

Pour terminer, je dirais qu’il faut être ambitieux. C’est le moment idéal pour l’être. Ayez un rêve, une motivation et une vision qui vient de vous. Ces éléments ne doivent pas être construits par les gens autour de vous. Les conseils ne seront pas toujours du bon goût, les obstacles vous décourageront, mais croyez en vous et n’oubliez pas de « think outside the box » !

 

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