Ce vendredi 28 avril 2017, a eu lieu l’évènement TedX Plaines Wilhems à Star Bagatelle sur le thème : les contes de demain. C’était la première fois qu’un TedX des États-Unis était retransmis dans une salle de cinéma à Maurice.
Les orateurs étaient : un chanteur, un artiste, un poète, un auteur, deux « podcasters » et la plus grande star de Bollywood : l’attraction principale de l’évènement était Shah Rukh Khan ! Chaque orateur a eu l’occasion de conter son histoire et sa vision du futur. Voici donc un aperçu des « insights » glanés durant ce TedX.
Cynthia Erivo : la musique nous rassemble
Avec une voix à la fois douce et puissante, Cynthia Erivo nous entraine dans son univers musical. Entre chaque morceau, elle s’est arrêtée quelques instants pour partager quelques idées avec le public.
« La musique est une langue universelle que nous pouvons tous comprendre. Nous sommes tous connectés par un morceau de musique quelque part. La musique nous donne accès à nos super pouvoirs. »
Dans un monde où les différences culturelles sont souvent des barrières à la communication, Cynthia Erivo utilise la musique pour fédérer les gens. Notre futur réside dans notre capacité à créer des relations profondes et sincères avec les autres.
Manoush Zomorodi : ne pas devenir esclave de la technologie
De nos jours, les entreprises se battent pour avoir l’attention de leurs clients potentiels en utilisant les réseaux sociaux. Manoush Zomorodi, qui anime un podcast « Note to Self », s’est intéressée au temps que nous passons sur les réseaux sociaux, à ne rien faire de productif. Sans nous en rendre compte, nous avons tendance à remplir nos moments de lassitude par une utilisation intensive des réseaux sociaux. C’est justement là qu’est le problème.
« Lorsque nous nous ennuyons, nous activons un réseau neuronal dans votre cerveau appelé mode par défaut. Avec ce mode par défaut, notre esprit établit des liens entre des idées disparates et trouve des solutions à des problèmes gênants. »
C’est ainsi qu’elle lança le challenge d’une semaine « Bored and Brilliant » à destination de ses auditeurs. 20 000 personnes se sont inscrites à son challenge. Ce dernier consistait à utiliser de moins en moins les réseaux sociaux chaque jour. Avant le défi, ses utilisateurs passaient en moyenne deux heures par jour sur leurs téléphones. À la fin du challenge, ce temps a diminué pour totaliser environ six minutes de moins chaque jour sur leur téléphone. Sachant qu’il est très compliqué de changer le comportement humain, le challenge organisé par Manoush Zomorodi a eu des répercussions positives sur un délai très court.
Helen Zaltzman : voyager dans le temps grâce à l’écriture
Il y a très longtemps de cela, l’écriture était connue principalement par les scribes. L’écriture était réservée à une certaine classe de la société. Elle avait su incarner l’identité d’une élite.
« L’écriture n’est pas seulement une forme de communication stylisée, mais aussi une capsule de temps et une fenêtre dans les générations qui ont précédées. Il est plus facile d’écrire maintenant, plus que jamais. »
Helen Zaltzman nous pousse à apprécier les opportunités que nous avons aujourd’hui et de laisser une trace indélébile dans l’histoire de l’humanité en utilisant l’écriture.
Shah Rukh Khan : l’amour comme boussole
Il se définit comme un vendeur de rêves. Il se définit comme un créateur d’opportunités. Pour l’Inde, Shah Rukh Khan est une source d’inspiration, car il a montré qu’il est possible de réussir dans la vie malgré une enfance difficile.
Son discours fut ponctué par un humour raffiné et d’une humilité désarmante.
« J’ai été amené à comprendre qu’il y a beaucoup d’entre vous qui n’avez jamais vu mon travail et je suis vraiment triste pour vous ». Par ailleurs, il fit une brillante analogie entre l’humanité et lui-même. « L’humanité me ressemble beaucoup. C’est une star de cinéma vieillissante, qui s’attaque à toute la nouveauté autour de lui, se demandant si elle l’a bien compris dès la première tentative et essayant toujours de trouver un moyen de continuer à briller. »
Le récit de son ascension au rang de star mondiale a été un moment particulièrement fort de son discours. Shah Rukh Khan revint sur les faux pas qu’il a pu commettre dans le passé, car avec l’avènement des nouvelles technologies, le comportement des gens a changé, notamment sur les réseaux sociaux.
Malgré les challenges auxquels l’humanité doit faire face, Shah Rukh Khan reste confiant : nous saurons faire face aux défis de demain parce que nous sommes des êtres façonnés par l’amour. Durant son discours, il insista sur le pouvoir de l’amour et de la compassion.
« Vous pouvez utiliser votre pouvoir pour construire des murs et garder les gens à l’extérieur », poursuit-il. « Ou vous pouvez l’utiliser pour briser les barrières et les accueillir. Vous pouvez utiliser votre foi pour faire peur et pousser les gens à se soumettre. Ou vous pouvez l’utiliser pour donner du courage aux gens, afin qu’ils puissent réaliser leur potentiel. »
À noter que Shah Rukh Khan a été choisi pour être le présentateur vedette de TED Talks India : Nayi Soch.
Laolu Senbanjo, l’art en mouvement
Laolu Senbanjo a été grandement influencé par la culture et la mythologie des Yorubas, une ethnie du sud-ouest du Nigéria. Tout petit déjà, il était sensible à l’art. Il pouvait voir des motifs sur le sol, invisibles aux yeux de son frère. Cependant, il dut partir faire des études de droit, pour satisfaire ses parents, désireux qu’il embrasse le métier d’avocat. Après quelques années en tant qu’avocat des droits de l’homme, Senbanjo déménagea à New York afin d’assouvir sa passion pour l’art. Ses débuts d’artiste furent difficiles…
Pour survivre, il décida de peindre des canevas sur les accessoires et vêtements de ses clients afin de raconter leurs histoires. C’était un moyen pour chaque personne de porter littéralement sa propre histoire. Les accessoires et les vêtements ne suffirent plus, et il décida de peindre sur les corps humains : arrive la consécration grâce à sa collaboration avec Beyonce qui a fait appel à l’artiste pour le clip Lemonade. Laolu Senbanjo revendique le respect des artistes et de leur création, pour chaque être humain, car nous avons tous une histoire à raconter.
« L’art africain n’est pas seulement ce que vous achetez sur les marchés de Harlem », explique Senbanjo. « Chaque artiste a une histoire et chaque artiste a un nom. »
Ashton Applewhite : vieillir en beauté
Nous vivons dans un monde où la vieillesse est une peste que nous tentons d’éliminer à coup de botox et de chirurgie esthétique. Nous avons des a priori sur les vieilles personnes. Nous faisons preuve de discrimination à leur égard. Et pourtant, nous sommes peut-être jeunes aujourd’hui, mais demain, nous serons tous vieux.
Ashton Applewhite se pose la question suivante : à qui profite le crime ? Les multinationales et l’industrie pharmaceutique qui doivent vendre leurs produits « miracles » à une clientèle en situation de détresse psychologique par la perception négative de la société sur la valeur de ces individus.
« Le vieillissement n’est pas un problème pour être « réparé », ou une maladie à guérir. C’est un processus puissant, naturel et durable qui nous unit tous. »
David Whyte : la frontière entre le passé, le présent et le futur
David Whyte est un poète qui analyse la « nature conversationnelle de la réalité ». Il fait ressortir les illusions de la vie : le fait que nous espérions être à l’abri des difficultés et des problèmes de santé auxquels l’humanité a toujours été confrontée. Nous avons également espoir de vivre sans jamais avoir le cœur brisé. David Whyte a partagé deux poèmes avec l’audience, inspirés de la randonnée de sa nièce le long d’El Camino de Santiago de Compostela en Espagne.
Le premier poème qui s’intitule, «Finisterre», fait référence à la ville au Portugal, où la nièce de Whyte a marché après avoir fini son pèlerinage, ainsi que les trois rituels qu’elle a accomplis en cours de route : manger des pétoncles, brûler une lettre et laisser derrière elle un vêtement. Il conclut que, même sans ses bottes de randonnée, qui ont servi la nièce de Whyte pendant sept semaines de marche, « une partie de vous pourrait encore marcher sur / quoi que ce soit ou sur les vagues. » Par ailleurs, à travers cette histoire, le poète nous fait comprendre que pour pouvoir avancer, il faut parfois voyager léger et laisser des choses qui ont une valeur sentimentale à nos yeux. Ce sont des choix difficiles qui doivent être faits pour pouvoir progresser.
Le deuxième poème, « Santiago », considère comment en un seul moment – dans le livre atteindre la fin de El Camino – le passé, le présent et l’avenir semblent converger vers une seule destination… Une destination sans fin.
TedX Plaines Wilhems
À la fin de la session, nous avons été informés par l’équipe de TedX Plaines Wilhems que le prochain rendez-vous aura lieu en décembre. Une chose est certaine, la rédaction d’ICT.io sera au rendez-vous pour la prochaine édition.