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Torskal : la start-up réunionaise qui veut rendre moins contraignantes les chimiothérapies

Anne-Laure Morel continue son bout de chemin à la tête de start-up médicale Torskal. Celle qui mise tout sur les nanoparticules a rendez-vous en novembre pour la French Tech Tour Inde 2017.

 

 

Anne-Laure Morel, le potentiel des nanoparticules

A la tête de Torksal depuis sa création en 2015, Anne Laure Morel fait partie de ces gens sur lesquels on parie à la Réunion. En seulement deux ans, elle a réussi à se faire remarquer dans le milieu de l’entreprenariat et de la recherche scientifique. Tout cela grâce à ses recherches sur les nanoparticules. Les nanoparticules sont des éléments ayant une taille nanométrique. Elles sont 1 000 millions de fois plus petit qu’un mètre et se trouvent dans la nature, produites naturellement ou artificiellement. Utilisées un peu partout depuis les années 90, elles sont utilisées dans l’industrie des cosmétiques, de la peinture, de l’électronique, de l’informatique…

Bac en poche en 2000, Anne-Laure quitte l’île qui l’a vu grandir pour rejoindre la faculté de médecine de Bordeaux. Très vite, elle se tourne vers un domaine qui fera naître sa vocation : la biochimie. Elle étudie alors les nanoparticules d’or avant de finalement quitter le domaine des sciences. Elle rejoint alors le monde de la fiscalité, du marketing et de l’innovation et devient ainsi businesswoman. C’est seulement en rentrant à la Réunion, qu’elle décide de revenir à sa première passion. Elle décide alors d’utiliser des plantes endémiques de La Réunion inscrites à la pharmacopée pour concevoir des nanoparticules. Ces plantes seront utilisées pour remplacer les habituels produits chimiques utilisés pour la synthèse des nanoparticules.

 

Anne-Laure Moreln fondatrice de Torskal

 

Torksal veut proposer une alternative à la chimiothérapie

 

Partant de ce postulat, Anne-Laure décide de se lancer dans l’entreprenariat en créant Torksal. Entreprise de nano médecine, Torksal conçoit des molécules pour l’oncologie par l’exploitation de bios ressources issues de La Réunion. Ces molécules promettent de révolutionner le traitement du cancer. Mais pas seulement, puisqu’elles permettent également la fabrication de cosmétiques.

Plus concrètement, grâce à sa petite taille, la molécule sous forme de nanoparticule sera injectée chez le patient. Elle ira cibler directement la zone de la tumeur. Grâce à des rayonnements infra-rouge, la nanoparticule s’activera et produira un dégagement de chaleur. Cette chaleur permettra de détruire les tumeurs de la zone infectée. En outre, en injectant la nanoparticule et de par ses propriétés, il sera plus simple d’effectuer le suivi du développement de la tumeur simplement par imagerie médicale. On parle ainsi d’agents « théranostiques ». « Théra » pour thérapeutique et « nostiques » pour diagnostic. Une innovation qui se veut majeure car elle apportera un complément de traitement ou même une alternative à la chimiothérapie. Méthode toxique qui consiste en l’injection d’un poison pour détruire les cellules cancéreuses, la chimiothérapie affecte aussi les cellules saines.

Les nanoparticules développées par Torksal trouvent aussi leur application dans le monde de la cosmétique. Elles possèdent en effet des propriétés anti-oxydantes et inhibitrices de la collagénase.

 

 

Un parcours d’exception

 

Avec sa technologie brevetée en 2016, Torksal n’a pas vocation à devenir un laboratoire pharmaceutique. La jeune entreprise veut principalement se concentrer sur la recherche. Mais avant d’en arriver là, il y a eu tout un parcours qu’Anne Laure Morel partage simplement.

Tout commence chez elle, armée d’un pilon et d’un mortier avant de rejoindre les laboratoires du GIP CYROI. En 2015, elle reçoit les premiers financements de BPI France en étant lauréate du concours I-Lab. Sa start-up entre par la suite en incubation à la Technopole de la Réunion. Par la suite, c’est Réunion Entreprendre qui offre son soutien et permet ainsi à l’entreprise de déposer le brevet sur ses recherches. Le fonds européen (FEDER) ainsi que la Région Réunion lui accordent ensuite un financement de 400 000 euros. Torksal s’illustre par la suite au concours Innovation d’Outremer Network où elle reçoit le prix « Coup de cœur du jury ». Pour avancer dans ses recherches, Torksal travaille beaucoup avec des partenariats. En plus des trois chercheurs locaux, l’entreprise collabore avec le laboratoire de l’Université de La Réunion (LCSNSA) pour la partie phytochimie et le laboratoire de l’Université Paris 13 (CSPBAT) pour l’optimisation de la synthèse des nanoparticules et les premiers essais précliniques. En 2018, les tests sur les êtres humains devraient pouvoir commencer.

 

 

French Tour Inde 2017

 

Aux côtés de 10 autres start-up, Torksal prendra part au French Tour Inde 2017 organisé par Business France. Une occasion en or pour la jeune entrepreneure qui pourra  tisser des liens avec de nouveaux partenaires. Du 13 au 17 novembre prochain, elle est ainsi la seule start-up ultramarine sélectionnée qui participera à l’évènement. Un évènement qui fera le tour des startups et sociétés de technologies de Delhi, Bombay et Bangalore.

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