Incubateurs

Rencontre avec Anne-Laure MARCHYLLIE, manager de La Turbine

Nous avons rencontré Anne-Laure Marchyllie, manager de La Turbine. Cette entrepreneuse au profil international nous parle de son parcours, de ses missions au sein de l’institution et de ses projets pour l’incubateur et l’espace de co-working.

 

 

Bonjour Anne-Laure, quel parcours t’a menée au poste de manager à La Turbine ?

 

Anne-Laure MARCHYLLIE

 

J’ai eu la chance de travailler dans plusieurs environnements. J’ai d’abord fait une école de commerce en France. Une fois diplômée, j’ai travaillé pendant près de 10 ans dans le conseil à Paris puis à Sydney auprès de clients dans la distribution. J’ai beaucoup apprécié le fait de pouvoir analyser des situations, d’optimiser les modes de fonctionnement et d’apporter de nouvelles solutions de développement. Après mon expérience en Australie, je suis revenue vivre dans le Nord de la France dont je suis originaire. C’est là que j’ai tenté l’aventure entrepreneuriale en créant un site de e-commerce développant l’activité B to C de l’entreprise familiale. J’ai trouvé cela passionnant de rentrer dans le cœur de métier d’une entreprise, de développer son chiffre d’affaires, de trouver des opportunités et d’être celle qui entreprenait. Suite à cela, nous avons eu la chance de venir vivre à Maurice par le travail de mon mari. Une fois ma famille installée, j’ai eu l’opportunité de rejoindre La Turbine.

Concrètement, quelle est ta mission en tant que manager de La Turbine ?

 

La Turbine

 

Mon rôle est de coordonner à la fois La Turbine en tant que que co-working et incubateur.
Dans l’incubateur, mon rôle est de sélectionner les projets innovants avec le Start-up coordinator. Suite à leur incubation, j’accompagne ces start-up pour les aider à relever les différents challenges qui s’offrent à elles. Mon rôle principal est de développer de nouveaux programmes comme le programme « Inspire » que l’on lance à la fin du mois de novembre. Je travaille également avec le MRC (Mauritius Research Council) qui met en relation incubés et incubateurs accrédités. J’aime développer la Turbine en tant qu’incubateur au quotidien : il y a énormément de projets à mettre en place. J’ai la volonté de structurer et de proposer encore plus de services à nos start-up. Dans le conseil déjà, j’appréciais cette capacité à accompagner et à aider les gens à prendre du recul. La deuxième partie de ma mission consiste à développer le co-working. Notre objectif est de multiplier les évènements pour promouvoir l’entrepreneuriat à Maurice.

Quel(s) type(s) d’entreprises accompagnez-vous ?

Nous accompagnons des projets mauriciens innovants qui apportent quelque chose de nouveau sur l’Ile. Ces start-up 100% dédiées à leurs projets ont la volonté de voir leur entreprise grossir rapidement. Nous soutenons uniquement des équipes et pas de personnes seules car nous sommes convaincus de l’importance de la complémentarité des compétences pour croitre. Mauritius Conscious par exemple développe le tourisme responsable et authentique à Maurice. À travers son site et ses réseaux sociaux, la start-up fait venir des touristes du monde entier sur l’île et leur permet d’expérimenter des activités différentes.

Comment permettez-vous aux entreprises d’atteindre leurs objectifs ?

Nos proposons avec le programme incubateur un coaching de 3 heures chaque semaine. Je discute ensuite avec les coachs. Si des besoins spécifiques ressortent, nous faisons intervenir des experts. Par exemple, si une entreprise a besoin d’un avocat, nous la mettons en relation avec ce dernier. Un certain nombre d’heures sont allouées aux incubés pour ce type d’interactions. Nous leurs faisons également bénéficier de l’espace de co-working gratuit les 6 premiers mois. Par ailleurs, les incubés ont accès à notre réseau de business angels et de fonds d’investissement.

Quelle est la différence de La Turbine ?

 

La Turbine

 

Nous mettons en place un certain nombre d’animations pour les co-workers afin qu’ils apprennent à se connaître (conférences, petits déjeuners du vendredi matin…). Nous voulons créer une solidarité entre les co-workers afin qu’ils puissent trouver des solutions à travers les réseaux de chacun. Notre spécificité tient dans nos valeurs humaines : nous sommes une petite équipe à l’écoute et dédiée avec la volonté d’accompagner les entrepreneurs pour que ce soit eux qui réussissent.

La Turbine, est-ce uniquement pour les incubés ?

Non, pas du tout. L’espace de co-working est ouvert à tous. L’objectif est d’accueillir des personnes seules ou en petites équipes qui pourront interagir et faire grossir leurs businesses en partageant. Nous revoyons actuellement notre offre pour les personnes qui souhaitent bosser à la journée ou à la semaine. Aujourd’hui, c’est plutôt au mois.

Quels sont tes projets pour La Turbine ?

 

La Turbine

 

Nous souhaitons créer des évènements ciblés pour que les entrepreneurs puissent se rencontrer. Cela pourrait prendre la forme de workshops aux thématiques ciblées,par exemple sous la forme d’un speed meeting pour trouver un business partner. Certains développeurs sont bons pour créer, d’autres excellents dans la commercialisation.Ces profils doivent pouvoir se rencontrer ! Je veux également pouvoir aider les entrepreneurs à « pitcher », à savoir présenter leur contenu dans une présentation car il s’agit pour moi du nerf de la guerre pour obtenir un financement !

Quels conseils pour les entrepreneurs souhaitant se lancer ?

Le premier conseil que je donnerais est de travailler en équipe. Il faut savoir trouver les bonnes ressources pour son projet, ne pas rester seul dans son coin. Travailler dans un espace de co-working permet d’affiner son projet et de pouvoir le justifier. Pour moi, un bon entrepreneur est quelqu’un qui connaît ses limites et qui est capable de s’entourer de ceux qui viendront compléter les siennes. Un deuxième conseil, et peut être le plus important, est de tester son produitle plus tôt possible sur le marché approprié. Ce n’est pas parce qu’on résout un problème qui nous est propre qu’il s’agit d’un modèle durable. Il faut absolument aller sur le terrain, parler à ses clients potentiels, ne pas rester sur une idée fixe mais s’adapter et créer un produit qui répond réellement à un besoin.

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