L’Afrique est un réservoir d’innovations technologiques, sociales et environnementales. C’est du moins ce que constatent les observateurs. Alors que la fièvre de l’entrepreneuriat s’est emparée du continent africain, un véritable défi s’impose : comment identifier les futurs leaders ? Comment les organismes financiers s’y prennent-ils pour déterminer quelles start-ups financer ? Et surtout, comment augmenter la visibilité de ces « jeunes pousses » africaines sur ce marché hautement concurrentiel ?
En région africaine, une population de plus en plus jeune souhaite se lancer dans la start-up. Alors que le marché de l’emploi a triste mine, l’envie de lancer sa propre entreprise est, à l’inverse, en pleine expansion. En effet, selon les sources, 50 % des jeunes de moins de 18 ans voudraient se lancer dans l’entrepreneuriat. Ce désir grandissant fait toutefois face à une dure réalité : le manque de financement. Toutefois, il semblerait que cette problématique touche très particulièrement la région africaine. D’ailleurs, une étude de Partech Venture démontre que 15,72 milliards de dollars ont été investis dans les start-ups américaines sur un trimestre. Parallèlement, seuls 370 millions d’euros ont été octroyés à des start-ups africaines en 2016.
Accroître la visibilité des « jeunes pousses » africaines
On se retrouve ainsi devant un paradoxe : un fort potentiel de création d’entreprise face à un investissement trop timide. S’agit-il d’un manque de ressources ? Selon Christian Kamayou, fondateur de MyAfricanStartUp, ce serait plutôt dû au manque de visibilité. Difficilement identifiables ou tout simplement pas connus, ces futurs chefs d’entreprise peinent à se faire repérer. Quelles seraient alors les solutions pour augmenter leur visibilité, voire leur notoriété et leur permettre de trouver un financement ? Tout n’est pas perdu pour ces start-ups innovantes, qui peuvent créer une relation de confiance avec de potentiels investisseurs.
Un manque de communication concernant les innovations
Dans une majorité de pays africains, on observe un véritable engouement pour les concours de création de start-ups. Bien que ce soit là un bon moyen de gagner en visibilité, le manque de stratégie de communication reste problématique. Les entrepreneurs ne maitrisent pas forcément tous les outils et les méthodes. Par ailleurs, la couverture médiatique laisse à désirer, comparativement aux États-Unis ou l’Europe.
Gagner la confiance des investisseurs et trouver un business angel
Comment pallier cela ? Christian Kamayou propose deux solutions. D’abord, faire une pré-sélection parmi ces jeunes pépites. En effet, instaurer des critères uniformisés pourrait installer un sentiment de confiance chez les potentiels investisseurs. Les business angels, par exemple, investissent une partie de leur propre argent dans le capital de projets à fort potentiel de croissance. Il se trouve qu’ils sont plus que jamais intéressés par l’Afrique. On peut citer en exemple Tony Elumelu. Cet entrepreneur nigérian fortuné a doté sa fondation de 100 millions de dollars pour encourager 10 000 jeunes Africains à créer leur entreprise.
Mettre sur pied un écosystème pour accompagner les jeunes talents vers les investisseurs
Celui-ci aurait pour but d’accompagner ces jeunes dans la création de leur start-up à travers des levées de fonds. L’incubateur HEC accueille cette année une start-up africaine au sein de « Station F » à Paris, le plus grand campus de start-up au monde. Un nombre suffisant d’incubateurs est essentiel pour guider ces jeunes talents vers les investisseurs et créer une culture d’entrepreneuriat. Ce serait un pas de plus vers la réussite pour ces futurs leaders qui rêvent de lancer leur start-up.
Labelliser les start-ups pour attirer les investisseurs
Une fois le souci de visibilité réglé, il faudrait limiter les risques et de créer des conditions de confiance. Pour cela, il est important de mettre en place des mécanismes de « contrôle ». Eh oui, le chemin vers la notoriété demande de la crédibilité dans la start-up, mais également dans l’écosystème. Ce n’est que de cette façon que les potentiels investisseurs pourront mesurer le ratio risques : retour sur investissement. Il est alors possible de désigner un tiers de confiance qui mettrait en place un contrôle de la qualité des jeunes pousses à tous les niveaux. Cette première évaluation auprès des start-ups permettrait d’examiner quelques éléments financiers mais aussi au niveau du management.